Algérie

Gel de l'opération de réappropriation des 100% des actifs



Gel de l'opération de réappropriation des 100% des actifs
Le dossier ArcelorMittal n'est pas prêt de se refermer. Même si la société «Person» avec ses effectifs belges et portugais sera dans les délais prévus pour achever le montage du haut fourneau n°2, rien ne présage que les installations de production de l'acier vont aussitôt démarrer.Cette situation est confirmée par les hésitations, reculades et tâtonnements dans la gestion de ce dossier par le ministère de l'Industrie. La direction générale de l'industrie notamment n'est toujours pas arrivée à mettre les décideurs sur la même longueur d'ondes. Ce que confirme le report sine-die de la réunion du Conseil des participations de l'Etat appelé à statuer définitivement sur la rupture du contrat de partenariat avec le groupe ArcelorMittal.Ce renvoi du CPE est motivé par le maintien tel quel du Conseil d'administration de la société ArcelorMittal Algérie. Motivé aussi par le maintien du capital social à 51% algérien et 49% groupe luxembourgeois alors que, depuis octobre 2015, il doit être à 100% algérien.L'absence d'un quelconque changement à la tête de la direction générale est un autre argument à avancer. D'aucuns avaient cru que les choses allaient bouger avec le départ forcé de Kamel Djoudi de son poste de PDG du groupe Imetal dont dépendent à 51% du capital les filiales ArcelorMittal Algérie. Il n'en est rien. Pire, la réaction est venue du partenaire étranger. Avec à peine 140 millions de dollars de participation de 2001 à 2016 au capital social, celui-ci veut récupérer son argent avec intérêts. Alors que l'on s'attendait à ce qu'il investisse dans la réhabilitation des installations de production, il n'en a rien fait. Il a préféré engager 50 millions dollars puisés sur sa participation pour l'acquisition d'une unité de production de rond à béton.C'est dans l'acquisition des matières premières qu'il a investi le reste, et c'est ce qui ne lui a pas évité d'enregistrer des déboires en Algérie. Cette situation et beaucoup d'autres vécues par ses filiales à travers le monde ont négativement impacté sur les actions du groupe en Bourse. Des sources dignes de foi indiquent qu'il a réussi à avoir l'avis favorable du gouvernement algérien pour le remboursement de la totalité du montant de sa participation financière dans la sidérurgie algérienne.Voyant le navire algérien faisant eau de toute part, le luxembourgeois veut éviter de couler avec. Depuis des mois, ils refusent de régler la plus petite facture à leurs créanciers. Celles de l'eau, de l'électricité et du gaz s'accumulent au gré des mois. Les salaires sont difficilement réglés. Si celui du mois de juin pourrait être versé aux 5 000 salariés, cela ne sera pas le cas pour juillet au regard de la situation financière catastrophique dans laquelle se débattent les trois filiales algériennes. Entre temps les mises en demeure s'accumulent, les fournisseurs se font de plus en plus rares et les créanciers plus menaçants.L'inquiétude des uns et des autres est motivée par le fait que les documents émis portent toujours le logo ArcelorMittal. Officiellement, ce dernier est censé n'avoir plus d'existence juridique. Ce que confirme du reste la présence du logo du groupe algérien «Imetal» sur le portail de l'entrée principale du complexe El-Hadjar. Il avait été monté la veille de la visite du Premier ministre Abdelmalek Sellal au complexe sidérurgique en février 2016. Cinq mois après, ArcelorMittal Algérie bat de biens tristes records.Ils sont imputables à une série de négligences dues aux cadres dirigeants algériens incompétents à l'origine de la surcharge des salaires et de la défectuosité avancée des moyens et équipements roulants. Qui de ces cadres censés travailler conformément à la clause des 51/49 est intervenu pour s'opposer au choix initialement porté sur la société Pirelli par les représentants du groupe ArcelorMittal pour procéder à la réhabilitation du haut fourneau n°2 ' Conséquence : les travaux bâclés et du temps perdu par Pirelli se sont réprcutés sur le Trésor algérien. Et dire que la société «Pirson» qui avait soumissionné n'avait pas été initialement retenue par application du principe de «l'offre moins disante».La société Pirelli a été remerciée plusieurs semaines après pour incompétence et pour avoir bâclé les travaux. C'est dire qu'en l'absence de stratégie, planification, contrôle, coordination et d'un suivi-évaluation et d'amélioration, l'on persiste dans le bricolage dans la gestion des filiales Imetal.La politique politicienne appliquée par le ministère de l'Industrie a imposé des nominations fantaisistes sur la base du militantisme et de l'opportunisme, mais aussi de toutes sortes de favoritismes laxistes et tirant vers le bas. Pour l'heure, la compétence, l'intégrité et les résultats ne sont pas les critères de sélection de ce ministère. La sidérurgie algérienne qui coule et notre industrie qui fait du sur place en sont les conséquences. Pour sauver ce qui reste, la présidence de la République devrait décider d'un changement à la tête de l'industrie algérienne avant qu'il ne soit trop tard.


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