Algérie

Gbagbo investi président dans un climat de violences



«Devant le peuple souverain de Côte-d'Ivoire, je jure solennellement et sur l'honneur de respecter et de défendre fidèlement la Constitution», a lancé M. Gbagbo lors de sa prestation de serment.  Dix ans après son élection déjà controversée, il a été investi au palais présidentiel devant environ 200 personnes, parmi lesquelles les ambassadeurs de pays africains alliés comme l'Angola et l'Afrique du Sud ainsi que du Liban.  
Alors que le pays était plus déchiré que jamais à  l'issue d'une élection censée pourtant enterrer une décennie de crises politico-militaires, des violences ont marqué ce jour d'investiture. Durant le couvre-feu nocturne, au moins deux personnes ont été tuées après des tirs nourris des forces de l'ordre, certains «à l'arme lourde» selon des   habitants du quartier de Port-Bouët (sud), où s'affrontaient des partisans des deux concurrents, ont indiqué des riverains.
A la lisière du quartier populaire d'Abobo et de la banlieue d'Anyama, au nord de la capitale économique, des tirs à  l'arme légère s'étaient longuement fait entendre pendant la nuit. Dans la matinée, des quartiers d'Abidjan étaient livrés à  la colère de sympathisants de M. Ouattara, furieux que leur champion ait été mis hors course. Le quartier de Treichville, où des dizaines de pneus avaient été incendiés le long des rues, était noyé dans un énorme nuage de fumée. La police, sur les lieux, a procédé à  des tirs de sommation pour disperser les manifestants. M. Gbagbo se retrouve seul contre une bonne partie de la communauté internationale, comme il l'avait été après l'éclatement de la crise politico-militaire de 2002. Mais se posant en garant de la «loi» et de la «souveraineté» de son pays, il a fustigé les «ingérences» venues du «dehors». Il avait commencé, dès vendredi, à  conforter son pouvoir. Les grands chefs de l'armée régulière, dont l'attitude est décisive pour l'issue de cette crise, se sont «mis à  sa disposition».
L'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), qui tient le nord du pays depuis le putsch manqué de septembre 2002, a contesté sa réélection, ajoutant encore de l'incertitude. Chef du gouvernement depuis l'accord de paix de 2007, le leader des FN Guillaume Soro a annoncé samedi qu'il reconnaissait M. Ouattara comme président et qu'il allait lui remettre sa démission de Premier ministre et celle de son cabinet.
 


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