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Le chômage reste bas au Royaume-Uni et, fait notable, les salaires y augmentent plus vite, mais, avec une inflation scotchée autour de 1%, la banque d'Angleterre a prévenu qu'il ne fallait pas attendre de hausse de taux dans l'immédiat.Le taux de chômage s'est stabilisé à 6,0% lors des trois mois achevés fin septembre, c'est à dire à son plus bas niveau depuis fin 2008, a annoncé l'Office des statistiques nationales (ONS).Le pays compte 1,96 million de chômeurs recherchant un emploi, soit 529 000 de moins qu'un an plus tôt - bien qu'en ajoutant les personnes en âge de travailler mais qui ne cherchent pas un emploi, l'ONS dénombre au total 9,03 millions de personnes "économiquement inactives". Au-delà, ce sont les données publiées en même temps par l'ONS sur les salaires qui ont marqué les esprits: le salaire moyen (hors bonus) a augmenté de 1,3% pendant cette période de trois mois en comparaison annuelle, contre 0,9% mesuré à fin août. Comme l'inflation a ralenti dans le même temps à 1,2% en septembre en rythme annuel, le pouvoir d'achat des travailleurs a pu progresser, une première depuis un moment.C'est une bonne nouvelle non seulement pour ces travailleurs et pour l'économie britannique en général, mais aussi pour le gouvernement conservateur de David Cameron, à sept mois d'élections générales qui pourraient en partie se jouer autour de la question du pouvoir d'achat."La croissance des revenus a finalement dépassé l'inflation, c'est un soulagement pour les consommateurs - bien que cela ait davantage trait à la faible inflation qu'à des revenus en forte hausse", a expliqué Howard Archer, économiste chez IHS.Il a ajouté toutefois que cette hausse des salaires n'était "pas encore assez forte pour mettre la pression sur la Banque d'Angleterre pour qu'elle augmente les taux plus rapidement". TemporisationEn présentant le rapport sur l'inflation de la banque centrale (BoE), son gouverneur, Mark Carney, a mis en avant plusieurs signaux positifs émanant de l'économie britannique, qui continue de croître à un rythme bien supérieur à celui de la zone euro voisine. Il a souligné que la confiance revenait sur le marché du travail ainsi que dans l'esprit des consommateurs, "soutenue par une combinaison de bas taux d'intérêt et de perspectives de hausse de salaire". La BoE continue en outre de prévoir une croissance vigoureuse du produit intérieur brut (PIB): 2,9% en 2015 (prévision revue en très légère baisse de 0,1 point de pourcentage) et 2,6% en 2016, après 3,5% attendus pour 2014.Mais "l'inflation va rester proche de 1% l'année prochaine", a prévenu M. Carney, lors d'une conférence de presse, et elle pourrait même temporairement descendre sous ce niveau. Il a ajouté qu'il ne fallait pas espérer qu'elle atteigne l'objectif de 2% de la BoE avant 2017. La BoE maintient son taux directeur au niveau exceptionnellement bas de 0,50% depuis mars 2009 et les marchés spéculent sur la date du premier relèvement. Deux des neuf membres de son comité de politique monétaire (MPC) se sont prononcés en faveur d'une première hausse lors des dernières réunions, mais restent pour l'instant minoritaires. "Un resserrement de la politique monétaire reste en perspective", a expliqué M. Carney, sans donner d'indication temporelle. Mais "lorsque le taux de la BoE commencera à augmenter, cela ne devrait être que graduel et il restera sous les niveaux moyens constatés dans l'histoire pendant un certain temps", a-t-il répété. Les analystes ont dans l'ensemble jugé que le ton du rapport et de M. Carney allaient dans le sens d'une temporisation de la BoE. "La BoE semble relativement optimiste à propos des perspectives de l'économie britannique, mais ne semble pas pressée d'augmenter ses taux", a résumé James Knightley, analyste chez ING."Une inflation sous 1% lui donne la possibilité de conserver une politique souple pour l'instant, mais une croissance et un marché du travail bien orientés pourraient pousser de plus en plus de membres du MPC à voter en faveur d'un resserrement en début d'année prochaine", a-t-il prévu.




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