Algérie

Gazoduc Nigeria – Niger – Algérie Pourquoi le projet devient vital pour l’Europe



Publié le 01.10.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie

A. MAKTOUR

Plus que jamais, le gazoduc transsaharien (TSGP) qui va du Nigeria vers l’Algérie via le Niger se retrouve au devant de l’actualité énergétique eu égard aux tout derniers développements intervenus relatifs, d’abord, au projet lui-même puis en raison de l’abandon pratiquement définitif du projet de pipeline à hydrogène entre la Norvège et l’Allemagne prévu pour l’approvisionnement d’une partie de l’Europe.
C’est une évidence : le projet du gazoduc transsaharien revêt pour les pays impliqués dans sa réalisation comme pour une bonne partie du continent africain une importance majeure en ces temps marqués par l’urgence de garantir la sécurité énergétique de chaque pays. Encore plus : pour l’Europe, le continent qui s’est jamais autant révélé «fragile» sur le plan énergétique, le TSGP constitue un des projets devant lui permettre de participer grandement à s’assurer un approvisionnement régulier en gaz et plus tard en hydrogène, à travers le prolongement du gazoduc venant du Nigeria vers la côte algérienne. Ainsi, la réalisation du TSGP s’avère désormais d’une importance majeure pour la Vieille Europe depuis quelques jours, lorsque la mauvaise nouvelle est tombée. Mauvaise pour les Européens, à commencer par les Allemands. En effet, un grand projet de pipeline entre la Norvège et l’Allemagne avait été annoncé en fanfare il y a deux ans. Selon plusieurs publications occidentales datées de ces deux derniers jours, il est dit que les parties prenantes dans ce projet de gazoduc viennent de faire machine arrière. «La compagnie pétrolière norvégienne Equinor juge la construction d’un pipeline à hydrogène pour rallier l’Allemagne trop risquée financièrement», est-il annoncé. C’est une canalisation de plusieurs milliards d’euros, projetée par la compagnie Equinor et l’électricien allemand RWE, qui était appelée à convoyer notamment de l’hydrogène du nord de la Norvège vers le sud de l’Allemagne. «Le pipeline à hydrogène ne s’est pas avéré viable. Cela implique que les plans de production d’hydrogène sont également mis de côté», a déclaré un porte-parole d’Equinor dans des propos rapportés par le site spécialisé Révolution énergétique. Une source d’approvisionnement qui meurt avant de naître pour l’Allemagne, donc. Fait qui, par ricochet, donne un surplus d’importance à la réalisation de l’autre canal d’approvisionnement de l’Europe que constitue le Corridor SoutH 2 pour «arroser» l’Allemagne, via l’Italie et l’Autriche, à partir d’Algérie. Le SoutH 2 qui devrait être connecté aux installations algériennes, c'est-à-dire le prolongement du gazoduc transsaharien, qui s'étend sur un peu plus de 4 000 kilomètres à partir de la ville de Warri, dans le sud du Nigeria, en passant par le Niger, jusqu'au centre de distribution de gaz de la région de Hassi R'Mel pour ensuite se diriger vers les côtes méditerranéennes afin de desservir l’Europe en gaz dans un premier temps pour ensuite être adapté au transport d’hydrogène. On rappellera qu’en février 2022, ce projet majeur du gazoduc transsaharien a fait l’objet d’une feuille de route approuvée par les ministres de l’Energie des trois pays.
Par ailleurs, en mai 2023, le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, avait confirmé que le gazoduc revêt une grande importance, car il s'agit d'un investissement qui bénéficie d'un grand soutien de la banque et de l'Union africaine.
Azedine Maktour



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