Algérie

Gaza toujours sous pression Des Palestiniennes enfoncent la porte close de la «solidarité arabe»


Pousser les habitants de Gaza à se révolter contre le Hamas, c'est la stratégie poursuivie par Israël en organisant le blocus total du territoire. C'est un échec, mais devant le minimalisme des Etats arabes, Israël persiste. Hier, le blocus a été légèrement allégé avec la fourniture de fioul destiné à l'unique centrale électrique de Gaza. Les dénonciations internationales et surtout une rue arabe qui commence à bouger, mettant dans l'embarras des régimes arabes qui ont fait récemment étalage de ferveur dans l'accueil de George Bush, venu leur demander de normaliser avec Israël. Des manifestations ont été organisées dans plusieurs pays arabes pour dénoncer le blocus et surtout l'inertie des Etats arabes. Mais l'image choc d'hier, c'est celle de centaines de Palestiniens, dans leur écrasante majorité des femmes, essayant de forcer le passage de Rafah. C'est l'unique voie de Gaza vers un pays arabe et, outre son aspect pratique vital, il est devenu le symbole de ce qu'est devenue la fameuse « solidarité arabe »: une porte close. Le Caire, dans la gêne, a renforcé la surveillance du passage, tout en lançant des reproches au Hamas. Mahmoud Abbas, qui continue à refuser de discuter avec le Hamas, s'est senti obligé de dénoncer les mesures israéliennes et a annoncé qu'il poursuivrait ses efforts « pour obtenir la levée de l'état de siège ». Mais il s'est senti également obligé de dénoncer « l'inanité » des tirs de roquettes menés par les groupes palestiniens à partir de Gaza et de réaffirmer son attachement au processus de paix. Il a déclaré que l'Autorité palestinienne était prête à assumer la responsabilité sur tous les points de passage, en ajoutant qu'il y avait certains « qui ne veulent pas que ce peuple ait une vie normale ». Une pique au Hamas ? Cela semble déplacé dans ce contexte. Aucun mot en tout cas sur la nécessaire reprise du dialogue avec le Hamas, alors que l'épreuve de Gaza le commande et surtout incruste l'idée que l'Autorité palestinienne est trop aveuglée pour tirer les vrais enseignements d'un blocus qui met en péril 1,5 million de Palestiniens. Une prison sans ouverture La crise de Gaza montre à quel point les politiques des gouvernants arabes est sous emprise américaine. Les réactions restent timides, voire minimalistes. Certaines réactions occidentales paraissent même plus fermes que celles des Arabes. Il est difficile de ne pas constater que la machine de guerre et le siège de Gaza sont intervenus après le passage de George Bush dans la région, formellement destinée à relancer le processus de paix au Proche-Orient. Cette paix se manifeste sous l'aspect d'une guerre destinée à ruiner la possibilité de vie pour les Palestiniens de Gaza. Près de 80 personnes sont mortes des effets directs de l'absence d'électricité au cours des quatre derniers jours. Si le fioul et les médicaments ont été « autorisés », le blocus restera en place pour le carburant automobile. Ehud Olmert a déclaré que les Gazaouis « pouvaient bien marcher » puisqu'ils supportaient « un régime terroriste meurtrier ». C'est censé être de l'humour noir; mais effectivement, les Gazaouis marchent et ne désavouent pas le Hamas. Ils se solidarisent comme ils peuvent; et surtout, toutes tendances confondues, y compris ceux qui ne se reconnaissent pas dans le Hamas, ils mettent en cause la passivité des Etats arabes. Peut-être se contentent-ils des déclarations de Mme Condoleezza Rice affirmant que « personne ne veut que des Gazaouis innocents souffrent... ». Personne ? On peut répondre que Ehud Barak a décidé que les civils palestiniens doivent mourir jusqu'à ce que le Hamas cède et qu'il le dise sans ambages. Hier, le Conseil de sécurité s'est réuni. Il ne faut pas s'attendre à une décision décisive..., surtout qu'à Rafah, le message était désespérant: Gaza est une prison sans ouverture.
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