Algérie

Gaz de schistes : L'autre potentiel énergétique algérien



Cela a été très rapide: la forte poussée des gaz de schistes dans les carnets de commande des groupes pétroliers à un moment de grands débats sur l'épuisement des énergies fossiles, a sonné le rappel des grands investissements, mais également des mises en garde sur les dangers induits par la méthode d'extraction de ces gaz non conventionnels.
Les débats actuels sur le potentiel des gaz de schistes et les effets sur l'environnement de leur extraction sont, en filigrane, une des trames du workshop ouvert lundi à Oran sur ce type de gaz non conventionnels. En fait, l'annonce par des groupes américains de la production de gaz de schistes ou ''shale gas'', a donné une nouvelle ruée vers ce type de gaz non conventionnel et dont les réserves seraient plus importantes que le gaz conventionnel. L'Algérie, selon le ministre de l'énergie et des mines, M. Youcef Yousfi, a de grandes potentialités de production de ce type de gaz non conventionnels. Au Workshop sur les gaz de schistes d'Oran, il a notamment affirmé que l'Algérie «dispose de très grandes réserves de gaz de schiste en divers endroits du territoire national''. ''Le volume précis de ces réserves nécessite une étude approfondie», a-t-il précisé. «Les résultats préliminaires de notre évaluation du potentiel de gaz non conventionnels et notamment de gaz de schistes indiquent que le potentiel est au moins comparable aux plus importants gisements américains», a-t-il dit, précisant, cependant, «qu'il ne faut pas se précipiter dans de telles opérations qui exigent essentiellement l'utilisation de hautes technologies et une connaissance exacte des coûts et des répercussions géologiques et environnementales». Le ministre explique en fait que même si le potentiel de l'Algérie en gaz de schistes est important, cela ne doit pas en même temps occulter les autres aspects de son extraction, et particulièrement les effets sur l'environnement.
Les gaz de schistes, constitués essentiellement de méthane, sont grosso modo de même composition chimique que la gaz naturel.
Gaz de schistes-environnement: Grands débats
Ce sont, selon des spécialistes, des gaz dits non conventionnels car ils se distinguent par leur caractéristiques géologiques par rapport aux gaz conventionnels. Les premiers sont prisonniers de roches compactes et dures, et ne peuvent être extraits que par des techniques particulières alliant la fracturation hydraulique et le forage horizontal. Les seconds (gaz conventionnels) se trouvent sous forme de poches de gaz facilement récupérables par forage vertical. Pour autant, le débat actuel sur les effets de l'extraction des gaz de schistes sur l'environnement, notamment sur la nappe phréatique est lié à la technologie utilisée. La technique de fracturation hydraulique, qui consiste à injecter 99% d'eau mélangée à du sable et 1% de produits chimiques sous une pression très forte (allant jusqu'à 100 bars) pour briser la roche et libérer le gaz qui y est enfermé est décriée par les écologistes. Fortement consommatrice d'eau, la technologie dite de fracturation hydraulique est fortement décriée aux Etats-Unis et en Europe, notamment en France. Des recherches sont menées actuellement aux Etats-Unis dans le domaine de la fracturation pneumatique et électrique et pour introduire des types de produits chimiques moins nocifs. C'est dans ce sens que M. Yousfi avait indiqué lundi à l'ouverture du Workshop d'Oran sur les gaz de schistes «qu'il ne faut pas se précipiter dans de telles opérations qui exigent essentiellement l'utilisation de hautes technologies et une connaissance exacte des coûts et des répercussions géologiques et environnementales».
Algérie: un gros potentiel
Le potentiel de l'Algérie en gaz de schistes serait d'au moins deux fois les réserves prouvées en gaz conventionnels, selon des études. M. Yousfi situe les potentialités de l'Algérie proches de celles des Etats-Unis, évaluées à 22.000 milliards de M3 par le bureau américain ''Advanced Resources International (ARI). Selon ARI, qui a effectué une étude pour le compte du département américain à l'énergie (Doe), la Chine possède les plus grandes réserves mondiales de gaz de schistes (36.000 milliards de m3), devant l'Argentine et les Etats-Unis (22.000 mds de m3). Mais, quel que soit le chiffre exact des réserves de l'Algérie en gaz de schistes, elles sont immenses, selon des experts algériens. Quant aux réserves de gaz conventionnel, elles sont également importantes avec une estimation de 159 trillions de pieds cubes. L'Algérie est dixième plus grande réserve du monde et deuxième en Afrique pour ce type de gaz. Les gaz de schistes, connus dans les années 70, devraient à terme constituer une autre alternative à certains types d'énergie, notamment le nucléaire, en voie d'abandon après la catastrophe de Fukushima. Seul obstacle à lever: une extraction respectueuse de l'environnement.




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