La première journée du workshop sur les gaz de schiste, organisé par l'Association
algérienne de l'industrie du gaz (AAIG), au centre des Conventions «Mohamed Benahmed» d'Oran (CCO), a été une opportunité pour scruter
toutes les possibilités de l'exploitation de cette énergie non conventionnelle.
Dans son allocution d'ouverture, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a estimé que le
potentiel national en gaz de schiste, qualifié par plusieurs experts comme
«considérable», est «au moins comparable aux plus importants gisements
américains». « (…) nous souhaitons développer des partenariats avec tous les
acteurs intéressés qui disposent de la maîtrise technologique nécessaire au
développement de ces ressources, dans des conditions optimales. Aujourd'hui, nous
travaillons avec des partenaires qui disposent de l'expertise nécessaire, dans
la phase d'approfondissement des études d'évaluation du potentiel, très prometteur ,des gaz non conventionnels. Il s'agit-là d'une
nouvelle expérience pour nous, que nous sommes prêts à partager avec les
entreprises qui ont démontré leur savoir-faire dans ce domaine», a-t-il déclaré.
Et d'enchaîner: «nous avons également lancé une vaste réflexion sur les
réformes réglementaires, visant à adopter un certain nombre de mesures
incitatives, dans le but d'intensifier la prospection, y compris dans
l'offshore et les zones peu connues». Il a affirmé que le secteur pétrolier et
gazier algérien «offre des domaines très prometteurs pour l'investissement, étant
donné le potentiel considérable et les opportunités liés à un marché local, en
forte croissance, et à une position de choix sur les marchés régionaux et
internationaux». «La tenue de ce workshop à ce moment précis du cycle des
initiatives que nous avons lancées, nous conforte dans nos choix et permettra
certainement un échange fructueux d'expériences et de réflexions sur un domaine
à fort contenu technologique (…) , l'exploitation des
gaz de schiste est un domaine complexe et à très fort contenu technologique. Nous
sommes conscients que le chemin reste long pour réunir les conditions propres à
une exploitation rationnelle et sûre de ces ressources considérables». Le
ministre a toutefois, concédé que l'exploitation des gaz de schiste nécessite
«un examen prudent et approfondi pour trouver des solutions innovantes et
adaptées» au potentiel géologique algérien. Selon Youcef
Youssfi, le «défi» est celui de la gestion du risque
environnemental lié à l'exploitation de ce type de gaz non conventionnel. «Beaucoup
de questions restent encore posées dans beaucoup de cas, notamment celles liées
à la gestion de l'eau et des produits chimiques souvent utilisés, ainsi que la
réglementation adéquate à mettre en place pour permettre cette exploitation
avec un moindre impact environnemental», a précisé le ministre.
Ce workshop international qui s'étale sur 2 jours enregistre la
participation de 300 experts et spécialistes en gaz de schistes, dont 120
étrangers venus du Canada, de la
Norvège, des USA, et de l'Asie. Une quinzaine de compagnies
pétrolières (10 étrangères et 5 algériennes) tiennent des stands dans ce
workshop pour faire connaître les nouvelles technologies pour l'exploitation
des hydrocarbures. « Nous avons invité à ce workshop des compagnies pétrolières,
des sociétés de services, des universitaires, des experts indépendants et deux
cabinets de conseils juridiques. Nous espérons avoir un échange entre experts
pour essayer d'avancer dans le débat et les idées», a déclaré, lors d'un point
de presse, le président de l'AAIG, Abdelmajid Attar également ancien P-DG de Sonatrach et ex-ministre. Deux hauts cadres de Sonatrach ont révélé, lors de ce point de presse, que les
différentes études sur le potentiel algérien en gaz de schiste ont été achevées,
mais que le lancement de l'exploitation de cette énergie renouvelable «si elle
est décidée par les autorités compétentes», devra prendre au moins 5 à 10 ans
voire davantage. «Il s'agit d'une nouvelle aventure exploratrice pour notre
pays. Le travail d'exploration sera lancé au courant cette année, mais la phase
dite pilote devra durer entre 4 à 5 ans pour évaluer le potentiel existant et
l'impact de son exploitation sur l'environnement et en particulier sur la nappe
phréatique», ont soutenu les deux hauts cadres de la compagnie pétrolière
nationale.
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Posté Le : 28/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Sofiane M
Source : www.lequotidien-oran.com