Une conférence-débat sur l'expérience américaine relative à l'extraction du gaz de schiste a été organisée hier lundi à l'institut El Qalam de Annaba par la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (CCFC).
cadre de la tribune des lundis de l'économie de la CCFC a été animée par Richard Holmes et Mballe M. Nkembe, respectivement ancien président de la société pétrolière Anadarko et chargé des affaires économiques à l'ambassade des Etats-Unis à Alger. R. Holmes, diplômé en génie pétrolier de l'Impérial collège de Londres, dira que la société Anadarko qui «occupe la troisième position dans la production de gaz aux Etats-Unis, dispose également d'une vaste expérience dans ce domaine à travers plusieurs pays du monde. Elle s'apprête à investir quelque 28 milliards de dollars américains en 2013 qui participeront à la création de 100 000 emplois». Il expliquera que l'extraction du gaz de schiste se fait par une fracturation hydraulique, ce qui nécessite une quantité importante d'eau. Mais il tient à tranquilliser en indiquant que la demande en eau pour l'extraction du gaz de schiste «peut être réduite et recyclée». forage dont la durée de vie peut aller jusqu'à 25 ans est de 5 000 barils/jour et la production peut atteindre les 75% pour la première année de son exploitation. Pour les Etats-Unis, quelque 150 millions de barils sont récupérables. Pour faire miroiter les avantages à retirer de ce processus d'extraction de gaz non conventionnel, le conférencier mettra l'accent sur l'emploi. Il affirmera que chaque appareil de forage «nécessite l'intervention de 500 personnes». Il terminera son intervention en déclarant que l'extraction et l'exploitation de gaz de schiste est «un processus sécurisé, sans risque pour l'environnement en plus de sa rentabilité économique, outre le fait que les autorités locales de régulation disposent de toute latitude pour contrôler le processus. Ce n'est pas l'avis de plusieurs personnes présentes». Lors du débat ayant suivi la présentation de R. Holmes, il a été question notamment de l'utilité du gaz de schiste dans un pays comme l'Algérie qui dispose de quantités respectables de gaz conventionnel. Outre le fait du grave préjudice à l'environnement que peut provoquer ce gaz. Ce n'est pas les Etats-Unis avec leurs grands fleuves, l'Algérie est un pays semi aride, donc les quantités d'eau dont elle dispose doivent être utilisées dans d'autres secteurs comme l'agriculture pour arriver à une autosuffisance alimentaire, surtout que l'eau sera à l'origine d'antagonismes pouvant déboucher sur des conflits entre Etats, dira un enseignant universitaire d'Annaba. Sachant qu'un seul puits nécessite entre 15 et 20 000 m3 d'eau. Selon l'avis d'un autre participant à la conférence, si certains pays acceptent ce processus, c'est par besoin, pour faire face à la crise économique dont ils souffrent. Il citera le cas du Maroc qui a entamé un vaste plan de recherche de gaz de schiste, sans s'assurer auparavant de ses méfaits. L'essentiel pour ce pays, c'est de sortir de la dépendance énergétique, mais à quel prix ! A l'issue de cette rencontre, Karim Mahmoudi, président de la CCFC fera savoir qu'un débat national sera ouvert, dans un ou deux mois à Alger par la société civile sur l'extraction du gaz de schiste dont la seule condition est qu'«elle n'aura aucune conséquence sur la population ou son environnement». A noter que la salle de l'institut El Qalam qui a accueilli la conférence était exiguë en plus de la présence de plusieurs piliers en son sein empêchant les personnes qui se trouvaient au fond de la salle de suivre convenablement les débats. De ce fait, des journalistes ont éprouvé de nombreuses difficultés pour faire leur travail.
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Posté Le : 19/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Bouacha
Source : www.lesoirdalgerie.com