Algérie

Gaz de Schiste



Gaz de Schiste
Le professeur Benzagouta appelle les pouvoirs publics à réviser les politiques qui mettent à l'écart les compétences nationales et les bonnes volontés.Le 3e colloque international sur la géologie du Sahara, ressources minérales en hydrocarbures et en eau, s'est clôturé hier à Ouargla. La rencontre avait démarré en force avec un débat sur la recherche innovante algérienne en matière d'exploration et d'exploitation du gaz de schiste. «C'est aux scientifiques de résoudre les problèmes d'engineering en matière d'exploration du gaz de schiste en Algérie, mais commençons à travailler immédiatement», a affirmé Mohamed Saïd Benzagouta, professeur associé de l'Engineering College, de l'université du roi Saoud de Riyad, en Arabie Saoudite, et il n'est pas fortuit que la séance inaugurale ait choisi comme thématique de plénière «Les réservoirs non conventionnels de l'exploration et de la production.Le nouveau défi énergétique, à quel prix '» Une position que la communauté scientifique semble partager. En Algérie, les bassins sédimentaires de gaz de schiste s'étendent sur 1,5 million de kilomètres carrés et 3000 m de profondeur dans la majorité des cas. Les roches sont très riches en substances organiques et offrent un excellent potentiel de pétrole et de gaz. Avec l'exploration des potentialités de seulement 7 puits/10 000 km2, l'Algérie reste dans une situation de sous-exploration de son potentiel, puisque la moyenne internationale est de 95 puits/10 000 km2 .La plupart des puits d'exploration en Algérie ont été forés dans la deuxième moitié des années 1970 avec des méthodes et technologies obsolètes, selon une évaluation datant de 2007. Ces données serviront de préambule à une communication qui posera la question de l'utilité d'une investigation sérieuse sur la nocivité des produits chimiques utilisés dans la fracturation hydraulique et faire des essais sur l'artificiel, puis passer au réel.Le professeur Benzagouta appelle les pouvoirs publics à réviser les politiques qui mettent à l'écart les compétences nationales et les bonnes volontés et à ?uvrer à la mise en place immédiate d'équipes de recherche multidisciplinaires en vue de trouver des solutions technologiques algériennes aux problèmes d'exploration et d'exploitation du gaz de schiste en Algérie. Loin de rentrer dans la polémique en faveur ou s'opposant au fracking, qu'il qualifie d'inutile, le professeur Benzagouta a mis en exergue sa propre expérience en Arabie Saoudite, mais aussi aux Etats-Unis, rappelant que ses travaux ont permis «de faire des carottes artificielles avec du ciment de Hassi Messaoud».N'ayant pas travaillé sur un puits réel, chose qu'il regrette étant arrivé à l'âge de la retraite, le chercheur estime que l'industrie du gaz de schiste doit se baser sur un travail scientifique porté par des cerveaux algériens dans des axes précis, comme la rentabilité de l'exploitation, le prix de revient et l'impact sur l'environnement. «Nous avons traversé l'intercalaire avec des produits réputés toxiques sans causer de pollution dans les zones sahariennes», arguera le chercheur, qui a appelé les experts nationaux à trouver des solutions et le bon coût de production.Reconnaissant la nocivité des produits chimiques utilisés actuellement dans le fracking, l'orateur a privilégié la piste du thermique qu'il demande aux doctorants d'explorer. «Personne ne nous donnera une solution technologique clés en main, la maîtrise des risques doit faire l'objet d'un immense chantier de recherche que le projet management devra chapeauter».




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