Algérie

Gaz de schiste



Gaz de schiste
Une nouvelle manifestation a été organisée hier matin à In Salah, où la population a réitéré sa mobilisation devant le siège de la daïra avec une marche qui a sillonné la ville avant de revenir au point de départ. La mobilisation se maintient donc malgré les dissensions apparues dernièrement entre les animateurs du mouvement anti-gaz de schiste.Abdelkader Bouhafs, figure de proue de ce mouvement anti-fracking, a réagi à la «campagne de déstabilisation» qui viserait le mouvement, en expliquant que les voix appelant à changer de mode opératoire, voire à laisser tomber la manifestation non-stop en libérant les gens, ont été convaincues de tenir le coup. «Vendredi soir, tout a repris», dit-il. Hacina Zegzeg, autre activiste du mouvement, estime pour sa part que «les différends se sont apaisés d'eux-mêmes.La tension est vive et il y a parfois des clashs qui sont inévitables d'autant plus que ces avis contradictoires existent depuis le début du mouvement et se sont toujours exprimés en toute démocratie, se pliant à l'avis de la majorité». Or, malgré un retour progressif à la vie normale, la volonté de continuer le combat semble prendre le dessus. Après une marche d'échauffement hier, In Salah s'apprête donc à lancer une nouvelle «milyonia» demain.Oran solidaireSamedi matin, une quarantaine de citoyens d'Oran ont investi le square Port Saïd, sur le front de mer, brandissant des pancartes contre le gaz de schiste. Des universitaires, des leaders du mouvement associatif et autres activistes ont répondu à l'appel lancé en fin de semaine via les réseaux sociaux pour un rassemblement pacifique contre les risques du gaz de schiste et en soutien aux manifestants du Sud. Ferhat Firas, représentant du Collectif des citoyennes et citoyens d'Oran et initiateur du rassemblement, a interpellé la population sur les dangers du gaz de schiste, parlant franchement «de catastrophe écologique et de menace pour les générations futures».Les manifestants se sont proclamés solidaires avec In Salah et les forces vives du Sud anti-gaz de schiste appellent à mener une sensibilisation plus active pour mobiliser la société à cet effet. Jeudi, une conférence sous le thème «Le gaz de schiste en Algérie, de la définition aux enjeux géostratégiques» a été animée par le Dr Moussa Kacem, maître de conférences à l'université d'Oran, expert en environnement, expert en mines et carrières. En 2011, cet universitaire a été l'un des premiers à alerter l'opinion publique contre le gaz de schiste en lançant une pétition.Intervenant à la suite d'une vidéoconférence animée par le géologue Saâdallah Abdelkader, qui exerce en Norvège, il a donné un aperçu des différents types de roches schisteuses avant de conclure que l'exploitation de ce gaz non conventionnel menace le Sahara. Le Dr Kacem a fait part du manque de maîtrise des techniques d'exploitation du gaz de schiste dans notre pays ; pour lui, l'Algérie n'a ni les moyens ni le savoir nécessaires pour la récupération des eaux issues de la facturation hydraulique qui use de produits chimiques très toxiques et cancérigènes. Le Dr Kacem relève que les pouvoirs publics et Sonatrach ont «fermé le jeu» ; il s'est dit sceptique à propos d'un changement de position.Le collectif Algeria Solidarity Campaign (ASC) basé en Angleterre a brassé des voix à travers trois continents grâce à la cosignature d'un communiqué collectif avec plus de 80 organisations d'Afrique, d'Europe et d'Amérique apportant soutien et solidarité à la résistance de la population d'In Salah. Rappelant les résultats néfastes des essais nucléaires français en Algérie, ce collectif dénonce «l'hypocrisie du gouvernement français depuis la déclaration de Laurent Fabius en juin 2014, apportant son soutien aux entreprises françaises qui iraient explorer le gaz de schiste ailleurs, alors que la fracturation hydraulique est interdite en France».




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