Algérie

Gaz, armement et commerce au menu Bouteflika demain en Russie


Les relations bilatérales, le commerce, l'énergie et l'armement seront au menu de la visite, lundi à Moscou, du Président Abdelaziz Bouteflika. Cette visite intervient dans un contexte particulier, notamment après les accusations de certains milieux quant à la fiabilité des avions de combat «Mig-29» vendus à l'Algérie. Le voyage de Bouteflika n'est pas, néanmoins, une réaction d'Alger à ces «rumeurs», mais dans le cadre de relations bien établies entre les deux pays. Beaucoup de questions seront évoquées entre les Présidents Abdelaziz Bouteflika et Vladimir Poutine, particulièrement certains dossiers d'actualité internationale. Mais, incontestablement, ce seront les relations commerciales et énergétiques entre les deux pays qui mobiliseront l'attention des deux chefs d'Etat. Car les contrats d'armement signés en Mars 2007 à Alger entre les deux chefs d'Etat, qui avaient ouvert la voie à l'effacement de la dette russe à l'égard de l'Algérie au Club de Paris, d'un montant d'environ 7 milliards de dollars, avaient fait «bondir» dans certains milieux européens. Si bien que, presque une année après, des rumeurs courent sur l'inefficacité des fameux «Mig-29», du moins les premiers avions livrés à l'Algérie. Pourtant, en Russie, les avis sont différents sur cette question. Globalement, des milieux politiques et d'affaires proches de l'appareil militaro-industriel russe accusent les Etats-Unis, liés aux lobbies pro-algériens, d'être derrière la campagne médiatique visant à dénoncer le contrat des avions de combat de type «Mig-29» livrés à l'Algérie. Mieux, la presse russe spécialisée jette un gros pavé dans les relations entre les deux pays en estimant qu'il ne faut pas s'attendre, dans la période à venir, à de bonnes nouvelles en provenance du «front algérien». Une estimation lancée par le chroniqueur du quotidien «Kommersant» après avoir épluché les intérêts entre Alger et Moscou en matière de vente de gaz à l'Europe. Anreï Maslov, du centre d'expertise africain de Moscou, souligne qu'»en raison de leurs atouts en matière de ressources naturelles, les deux pays auraient pu contrôler environ 40 % des livraisons de gaz à l'Union européenne». Maslov précise qu'en «neutralisant la pression croissante de Gazprom, les consommateurs européens de gaz ont décidé de miser sur l'Algérie et la Libye, alors que les Etats-Unis manifestent également une certaine inquiétude et comptent continuer à importer leur propre gaz d'Algérie, et non du gaz russe». C'est dans cette atmosphère «médiatique morose» qu'intervient la visite du Président Bouteflika à Moscou. Car beaucoup de milieux, officiels ou non, à Moscou ont quelques ressentiments vis-à-vis de l'Algérie, pays membre de l'OPEP et qui a décidé de mettre «dans le placard» l'idée d'une OPEP du Gaz, qui avait tant séduit les Russes. D'autant que le gaz algérien est plus prisé que celui russe dont l'acheminement vers les robinets européens est loin d'être totalement sécurisé. Après les contrats d'armement et le gaz, qu'y a-t-il encore entre Alger et Moscou ? C'est, en somme, toute l'ampleur des relations politiques très profondes entre les deux pays, qui sont en mesure d'aplanir certaines incompréhensions conjoncturelles entre les deux pays. Alger a-t-elle quelques raisons de douter de la sincérité des Russes sur certains contrats coûteux et stratégiques ? La visite du chef de l'Etat dans un pays qu'il connaît si bien donnera, à coup sûr, quelques réponses à des interrogations restées sans écho. Rappelons qu'en mars 2007, l'Algérie avait conclu avec les Russes un méga contrat de livraison d'armement de dernière génération avec, en retour, l'annulation de la dette bilatérale. Une année après, des grincements de dents sont entendus sur ce sillage.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)