Gare routière ou dépotoir '

Une infrastructure de voyage, qui est le point de rencontre de milliers d'usagers, peut rapidement devenir un foyer d'épidémies
si l'hygiène y est absente.
Implantée en face du stade du 8 Mai 1945, la gare routière qui ressemble à tout, sauf à une gare routière d'une aussi grande ville, touche l'abîme. Se morfondant derrière une clôture, n'étant ni plus ni moins qu'un cache-misère, l'infrastructure périclite. L'endroit qui n'a jamais été visité par un wali ou un maire, ne voyageant que par avion ou dans un 4x4 feutré et rapide, fait pitié. La démission des propriétaires de ce lieu public par lequel transitent quotidiennement des milliers de «voyageurs», a donné un coup de massue à la station transformée en «cantines» se distinguant par l'insalubrité. Ainsi, tout voyageur partant de cet endroit ou y arrivant est vite attiré par l'incurie régnante.
En effet, plusieurs estafettes transformées en restaurants ont envahi l'aire réservée au stationnement des taxis inter-wilayas, faisant rétrécir du coup la surface de stationnement. Ces «restaurateurs» d'un autre genre préparent les repas dans des conditions très peu amènes. Boissons gazeuses, patates, eau, 'ufs sont exposés au soleil, aux poussières, aux gaz d'échappement des taxis et bus sans que cela n'inquiète personne surtout à l'approche des grandes chaleurs. On y remarque aussi des tables de vente de lunettes, de tabacs, de vaisselles, il ne manque plus que les étals de fruits et légumes pour que cette gare se transforme en souk. A l'intérieur, des enfants en bas âges (mineurs) sont employés, voire exploités au mépris de la législation de travail, sans oublier le manque d'hygiène et la dégradation des bâtiments.
Dans cet environnement crasseux, la situation peut empirer à tout moment. Pour le bien-être des citoyens transitant par l'espace et le standing souillé d'une cité abandonnée, les pouvoirs publics devant supporter les carences des élus ayant la tête dans la répartition des logements d'astreinte des écoles primaires et des postes des nouvelles EPIC (sport, culture et entretien), sont interpellés pour non seulement réhabiliter l'endroit mais désigner à la tête d'une structure n'étant autre qu'une vitre de la ville, des responsables dignes du nom.