Algérie

Gare à la diarrhée !



Hourra ! L?eau va couler à flots dès aujourd?hui des les robinets des citoyens constantinois. En 2007, nous allons enfin nous aligner sur nos voisins et dire adieu aux corvées avilissantes dues au rationnement. Grâce à qui ? Là n?est pas notre propos ni la vocation de ce petit espace rédactionnel. En revanche il est du droit du citoyen consommateur de savoir exactement quel type d?eau il va boire. Comme il est annoncé avec insistance et d?une manière quasi itérative, c?est la mise en service du barrage Beni Haroun et toute l?infrastructure corollaire qui va permettre à la population de la capitale de l?est, parmi d?autres wilayas, de consommer le précieux liquide H24. La prouesse est, cependant, accompagnée d?un détail qu?on n?a pas jugé utile de divulguer en voulant parfaire le tableau pour produire l?effet d?une immaculée conception. Ce qu?affirme pourtant un cadre de la wilaya de Mila, met un bémol à l?ardeur inaugurale. La première flotte sera en effet sur-chlorifiée. Ce qui veut dire que nous allons boire une eau qui contiendra donc, et exceptionnellement, un taux de chlore bien plus élevé que d?habitude. Ce dosage, autrement excessif, est censé éviter au consommateur les corruptions dues aux particules contenues dans les parois des équipements encore neufs. En revanche, le produit chimique ainsi utilisé, pourra avoir des effets diarrhéiques chez certains sujets. Il s?agit malheureusement de la majorité de la population qui boit encore l?eau du robinet, celle minérale étant toujours hors de portée. Au-delà du débat (étouffé) sur la qualité potable ou non de l?eau de Beni Haroun,l?heure est à la réjouissance chez une population qui pourra ainsi s?offrir le luxe de la propreté. La chaîne des responsables a du raisonner de cette manière pour reléguer ceci aux rangs des détails secondaires, voire négligeables. Une simple information aurait suffit pourtant pour avertir les abonnés et leur éviter bien des désagréments. Sans vouloir jouer aux Cassandres, n?est ce pas que le détail peut souvent déterminer le tout. La faillite du barrage de hammam Grouz n?était-elle pas due à un détail justement.


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