L'USM Alger a vite fait de retomber sur terre pour goûter à la réalité du terrain. La défaite concédée face au CABBA dans son fief de Bologhine vient de lui rappeler que rien n'est acquis d'avance et qu'il faut se battre pour imposer sa loi.
L'entraîneur de l'équipe algéroise, Miguel Angel Gamondi, s'est, lui, enveloppé dans une étrange couverture. Refusant d'assumer cet échec il s'en est pris à' l'entraîneur de l'équipe nationale, Vahid Halllilhodzic coupable à ses yeux d'avoir saboté son travail pour lui avoir pris 7 joueurs en sélection durant la semaine qui a précédé le match contre l'équipe bordjienne.
Ce n'est pas la première fois que l'Argentin s'en prend ainsi au coach national. Durant la période de préparation de la saison, en plein mois de Ramadan, il avait tenu, presque, les mêmes propos sur Hallilhodzic qui, à ce moment-là, lui avait pris 5 joueurs. Si Gamondi s'était arrêté là pour justifier la défaite face au CABBA, cela aurait pu passer.
C'est qu'il ne s'est pas contenté de s'attaquer à l'entraîneur national samedi dernier. Il est allé jusqu'à se plaindre de l'effectif qu'il a sous la main. «Nous allons aborder une période marathonienne, a-t-il déclaré avec le championnat et la Coupe arabe. Avec l'effectif dont nous disposons ce n'est du tout évident». Gamondi parle pour ne rien dire.
Ou plutôt si, il parle pour raconter des sottises. On avait cru que ses dirigeants lui ont permis d'avoir sous la main, très certainement, l'effectif le plus complet et le plus étoffé du pays. Quand il affirme qu'il n'a pas d'attaquant et qu'il en veut un, il cherche à tromper l'opinion. L'USMA dispose, en effet, de Benmoussa, Daham, Gasmi, Seguer et Mokhtari en attaque.
De quoi peut se plaindre Gamondi avec une telle liste' On en connaît des entraîneurs qui rougiraient de plaisir s'ils venaient à apprendre qu'ils ont de tels joueurs sous la main. Sur le plan de la distribution du ballon, l'Argentin peut compter sur Feham, Djediat, Ferhat et Tedjar, rien que des internationaux alors qu'au niveau de la récupération il a El Orfi, Bouchema et Koudri.
Et en défense il peut se permettre se passer des services de joueurs comme Maiza, Yekhlef et Laifaoui qui feraient le bonheur de n'importe quelle équipe de Ligue 1 qui aspire au titre de champion d'Algérie. On ajoutera que l'USMA est championne d'Algérie en titre des U21, une équipe qui est largement en tête de son championnat actuellement.
C'est dire qu'il y a du potentiel à puiser dans cette équipe. Gamondi a, en outre, le privilège d'évoluer dans le club professionnel le mieux structuré du pays. Les joueurs qu'il a sous la main sont payés régulièrement et sont fort bien pris en charge.
Ce n'est vraiment pas le cas de ses collègues des autres clubs qui ne cessent de se plaindre d'avoir des joueurs qui ne sont pas toujours payés. En matière de moyens de travail, Gamondi ferait mieux de ne pas trop parler parce qu'avec le stade de Bologhine entièrement à sa disposition avec ses salles de récupération et de musculation, ses équipements médicaux, il dispose certainement de l'infrastructure sportive la mieux dotée du pays en ce sens.
Maintenant, c'est vrai, la pelouse du stade de Bologhine n'est pas parfaite mais elle est à l'image de toutes les autres pelouses d'Algérie. Elle ne peut, à elle seule, expliquer les mauvaises productions de l'USMA. Gamondi se plaint, également, que le terrain est petit et qu'il favorise les équipes visiteuses. Faux argument à notre avis car une équipe forte s'impose n'importe où même sur un petit terrain.
Et puis lorsqu'il affirme que Hallilhodzic l'a saboté en retenant 7 de ses joueurs en sélection, il essaie de dévier le problème. Gamondi nous a dit lui-même qu'il n'y a pas de titulaires dans son effectif. Par conséquent, les 7 qui étaient avec l'équipe nationale ne peuvent pas être considérés comme des éléments incontournables. D'ailleurs, deux d'entre eux, El Orfi et Zemmamouche, ne sont pas utilisés par l'Argentin. Ce dernier aurait dû prendre exemple sur un grand entraîneur algérien qui n'est, hélas, plus de ce monde. On veut parler du regretté Abdelkader Bahmane.
Ce dernier entraînait dans les années 80 le Nasr d'Hussein Dey, un club qui avait la particularité de donner des joueurs à toutes les sélections. Un jour Bahmane avait dû faire appel à 5 cadets pour affronter, en championnat, le MCA et il avait fait match nul (0-0). Il ne s'était jamais plaint auprès de ses dirigeants ou de la Fédération. Bahmane aurait certainement été un bon maître pour Gamondi.
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Posté Le : 08/10/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ahmed Achour
Source : www.letempsdz.com