Gambetta: Le centre des allocations familiales étouffe

Le centre des allocations familiales de Gambetta, l'unique structure de la CNAS pour ce type de prestations dans la wilaya d'Oran, arrive tant bien que mal, à satisfaire la forte demande.

Rush dès l'ouverture du centre, longues files d'attente devant les guichets, ruptures momentanées du service à cause de pannes techniques récurrentes, montée d'adrénaline… font partie du quotidien, dans cet établissement d'assurance sociale. A l'origine de cette situation, un manque flagrant d'effectifs, accentué par un sous-équipement et un outil de travail obsolète. Tous les assurés que nous avons interrogés, sur place, sont unanimes à dire que le personnel de bord n'y est pour rien, dans cette situation et que les insuffisances constatées ne sont pas dues à une inertie ou à une mauvaise prestation des employés, mais uniquement à un déficit visible en personnel assurant ce service, accru par la désuétude de la logistique utilisée. Un constat qui est conforme, dans une large mesure, à la réalité, et qui peut être vérifié par le commun des citoyens par une simple virée dans le 2e étage de ce centre, réservé de part en part aux allocations familiales. A peine l'agent de sécurité ouvre-t-il la grande porte du centre, à 8h tapantes, qu'une foule déchaînée s'engouffre dans ce service et prend d'assaut le comptoir longeant les guichets. Une masse humaine inextricable se colle au comptoir. De l'autre front, des employés font des pieds et des mains, pour prendre en charge les assurés. Mais les aléas de ces efforts sont innombrables. Actuellement, ce service ne fonctionne, en tout et pour tout, qu'avec une quinzaine d'employés. Pour faire face à la besogne, les gestionnaires de ce service doivent faire toute une gymnastique, en matière de répartition des tâches pour les trois guichets, à savoir : celui des «hors salaires» (invalides, accidents de travail et maladies professionnelles, retraités, etc.), celui des «immédiats» et celui des «collectivités» (les entreprises, les institutions, etc.), auxquels il faut ajouter le service des «archives». L'équipe de bord est composée ainsi d'un chef de service, de 2 comptables, de 2 chefs de section et de 6 agents préposés aux guichets. Avec, en contrepartie, plus de 90.000 assurés, soit le double ou le triple du nombre d'allocataires, si l'on prend en compte le fait que chaque assuré a 2 ou 3 enfants. D'aucuns estiment qu'il y a là une forte disproportion entre la charge de travail et la ressource humaine en place, d'où le besoin impérieux de renforcer le personnel par l'affectation d'au moins une demi-douzaine d'employés supplémentaires.

L'autre gros problème est lié à la désuétude de l'outil de gestion, notamment l'instrument logiciel dit le Wise (Work improvement in small entreprise), qui, comme l'indique son nom d'ailleurs, est conçu pour de petits centres. En effet, les pannes à répétitions de ce matériel tout a fait démodé et qui n'est plus dans l'air du temps pénalise tout le service qui s'en trouve bloqué pendant toute la durée de sa réparation et sa mise à jour, avec toutes les conséquences qu'un tel phénomène fâcheux provoque sur le fonctionnement. D'où, là également, l'urgence d'équiper ce grand centre unique d'allocations familiales de matériels et programmes informatiques modernes, sachant que cette structure gère les allocations familiales des assurés de la CNAS (Caisse nationale d'assurances sociales des travailleurs salariés) mais également ceux de la CNR (Caisse nationale de retraite).