Algérie

Gamaleïa et Astra Zeneca en pole position



Ce choix est intervenu au lendemain de l'instruction donnée par le chef de l'Etat qui a fixé le début officiel de la campagne nationale de vaccination au mois prochain.Le gouvernement algérien a décidé de passer à l'action pour l'acquisition du vaccin anti-Covid. Les pouvoirs publics ont, selon nos informations, établi une short-list de six fabricants à la tête de laquelle se trouveraient deux laboratoires, en l'occurrence le Centre de recherche russe Gamaleïa et le britannique Astra Zeneca.
Ces deux produits présentent pratiquement les mêmes garanties d'efficacité et de protection. C'est ce qui a été décidé, hier après-midi, à l'issue d'une réunion de haut niveau présidée par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad.
Cette rencontre ordonnée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donc réuni les ministres des Affaires étrangères, des Finances, de l'Intérieur, de la Santé, de l'Industrie pharmaceutique, le délégué en charge de la Réforme hospitalière, ainsi que des représentants de la Défense nationale.
Etaient également présents des membres du Comité scientifique pour se prononcer sur le sérum adéquat à acquérir pour amorcer le démarrage de la campagne nationale contre cette pandémie qui a ébranlé le monde entier.
A priori, ces deux vaccins, "Spoutnik V" et celui d'Astra Zeneca, font appel, scientifiquement parlant, au virus atténué. Par définition, ces deux traitements vaccinaux garantissent une utilisation facile. Ils sont basés tous les deux sur l'adénovirus humain.
Ce choix, tant attendu, est intervenu, en fait, au lendemain de l'instruction donnée par le chef de l'Etat qui a fixé le début officiel de la campagne nationale de vaccination anti-Covid-19 au mois prochain. Les premières doses devraient arriver en janvier 2021.
La décision d'Abdelmadjid Tebboune, avant-hier soir, suggère que l'heure est désormais à l'approvisionnement. Les autorités compétentes en charge de la vaccination seront-elles au rendez-vous ' Le premier magistrat du pays a fini par presser son Premier ministre pour se fixer urgemment et sur le profil approprié du vaccin et sur le fournisseur éligible aux critères établis.
Dans un tweet datant de dimanche soir, le chef de l'Etat a écrit : "J'ai instruit le Premier ministre à l'effet de présider, sans délai, une réunion avec le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus en vue de choisir le vaccin adéquat anti-Covid-19 et de lancer la campagne de vaccination dès janvier 2021."
Le message relayé par la présidence de la République sonne comme une directive exécutoire et sans appel. Aussitôt ordonné. Aussitôt exécuté. Le locataire du Palais sis à l'avenue du Dr-Saâdane a, en effet, réuni, hier après-midi, des membres du gouvernement et du Comité scientifique.
Les experts invités à la séance d'hier ont détaillé, une nouvelle fois, les recommandations scientifiques élaborées en prévision de l'acquisition du vaccin. Ils ont ainsi rappelé les conditions et les critères déjà établis liés au profil et à la nature du traitement anti-Covid qui sera importé.
Ils ont fait, aussi, un rappel d'un nombre de paradigmes techniques et matériels liés au transport, au stockage et à la logistique liée au traitement anti-Covid. Le débat d'experts engagé avant la réunion d'hier avait permis de cerner les références scientifiques liées aux conditions d'administration et d'utilisation du vaccin miracle.
Le bien-fondé du choix scientifique est basé sur un profil d'un produit qui ne viendrait pas bouleverser totalement le système national de vaccination dont les réfrigérateurs sont réglés à une température qui oscille entre 2 et 8 degrés Celsius.
C'est dire que le dispositif de transport et les moyens de conservation du produit importé pèseront dans la balance. "Nous n'importerons pas un vaccin qui chamboulera tout notre système de conservation. Nous opterons pour celui qui assurera la facilitation d'administration et de conservation", avait affirmé le ministre de la Santé dans un entretien publié le 5 décembre dernier dans les colonnes de Liberté.
Si bien que le Président avait, à maintes reprises, rappelé que l'engagement financier total de l'Etat, les aspects financiers devront influer sur l'option vaccinale plébiscitée. La diplomatie "sanitaire" a, elle aussi, eu son mot à dire.
En fait, les choix faits hier obéissent à des critères sanitaires et stratégiques. Il y a lieu, en revanche, de souligner que le tweet de Tebboune tranche vraisemblablement avec les atermoiements du gouvernement quant à la stratégie vaccinale à adopter et à l'échéance marquant le début officiel de la campagne.
Des membres du gouvernement concernés par le dossier du vaccin se sont perdus en conjectures. Différentes dates de démarrage de l'opération ont été annoncées par les uns et les autres.
Des animateurs de la task force, annoncés en grande pompe par le gouvernement, en charge de proposer la stratégie d'acquisition du vaccin, sont allés avancer des dates contradictoires quant au lancement de la campagne.
L'un suggère le mois de janvier qui marquera l'arrivée des premières doses de l'anti-Covid, l'autre s'inscrit en porte-à-faux et annonce la fin mars comme début de la campagne de vaccination.
Aussi, les pouvoirs publics ont annoncé que l'Algérie s'est inscrite dans la formule d'achat groupé du vaccin, via le système "Covax", sous la conduite de l'ONU. Autant rappeler que la décision du chef de l'Etat a été précédé d'un "cafouillage" sans pareil en matière de gestion de la communication officielle autour de ce dossier qui a tenu en haleine 40 millions d'Algériens.

Hanafi H.


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