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Galerie d’art Baya du Palais de la culture de Kouba Exposition d’affiches sur le cinéma algérien



Galerie d’art  Baya du Palais de la culture de Kouba Exposition d’affiches sur le cinéma algérien
La galerie d’art Baya du palais de la Culture Moufdi Zakaria de Kouba abrite jusqu’au 29 décembre une imposante exposition d’affiches sur le cinéma algérien de 1962 à 1982.

Organisée par le ministère de la Culture et l’ONDA, cette exposition d’affiches se veut avant tout un hommage posthume au regretté photographe et documentariste, Lyès Meziani. Décédé en février 2018, le défunt était l’initiateur de ce projet. Etant un remarquable collectionneur, il détenait un fonds important d’affiches de cinéma, ainsi que des clichés.

En tout, ce sont pas moins de 45 affiches, pour la plupart en couleurs, qui se donnent à voir avec beaucoup d’intérêt. Cette exposition d’affiches grandeur nature est, en fait, un clin d’œil à l’âge d’or du cinéma algérien.

Le visiteur est convié à découvrir, ou à redécouvrir, par ordre chronologique de datation, les plus belles affiches du cinéma algérien, rehaussées de la fiche technique et du synopsis du film.

L’exposition en question s’ouvre sur l’affiche en noir et blanc du film Une si jeune paix, du réalisateur, comédien et écrivain, militant anticolonialiste français Charby Jacques. Ce dernier a réalisé ce film en 1964 pour le compte du CNCA, dirigé par le défunt Mahieddine Moussaoui.

Presque en même temps, le réalisateur algérien Mustapha Badie réalise pour la RTA la première superproduction La nuit a peur du soleil. Grâce à cette coproduction avec le CNA, le film aura une affiche géante et une série de clichés du tournage. Le commissaire de cette exposition et critique de cinéma, Ahmed Béjaoui, indique que la spécificité du film de Mustapha Badie est que les techniciens étaient tous de la Télévision algérienne.

«On s’aperçoit, dit-il, qu’à cette époque, en 1964, il y avait des techniciens compétents, dont Nourreddine Adli, dont l’assistant était Youcef Sahraoui.

Tout était algérien. Aujourd’hui, quand on voit des génériques avec des cinéastes, dont certains n’ont même pas fait leurs preuves, et s’appuient sur des techniciens étrangers, alors que nous en formons de grande valeur, à Ouled Fayet, à l’Ismas et à Oxygène.

Je pense qu’il faut revenir aux fondamentaux. Le film La nuit a peur du soleil est une belle leçon pour les gens, parce que je ne vois pas comment à l’indépendance on pouvait faire des films nous-mêmes et avec nos qualités, et pourquoi aujourd’hui, on se passe des techniciens algériens ?»

Le commissaire, Ahmed Béjaoui, révèle que le premier poster a été confectionné en 1966 pour la sortie algérienne du long métrage La Bataille d’Alger, mais également pour sa consécration à Venise, où il a remporté le Lion d’or.

Quant à la deuxième affiche, elle a été confectionnée pour la sortie française en 1974, après une sortie avortée en 1971 et un boycott des distributeurs de l’Hexagone qui a duré huit ans. La fin des années 1970 et le début des années 1980 a donné naissance à une nouvelle génération avec d’autres préoccupations.

Comme nous l’a si bien précisé l’universitaire et critique de cinéma Ahmed Béjaoui, c’est l’évolution de la société algérienne depuis les années 60 à 80 qui s’affiche à travers ces films. Nous voyons apparaître des thèmes au fur et à mesure du défilement des années. Preuve en est avec le film Echabka, de Ghaouti Bendedouche, qui revient sur la vie misérable des pêcheurs, ou encore Omar Gatlato, pointant du doigt la jeunesse marginalisée.

On s’aperçoit qu’on commence dans les années 1988 à s’appuyer sur des images avec de l’infographie, alors qu’auparavant, c’était les artistes-peintres et les caricaturistes-peintres qui les fixaient.

Cette exposition sur le cinéma algérien, qui s’affiche de 1962-1982, sera suivie d’une prochaine exposition allant de 1982 à 2002. Notre interlocuteur, Ahmed Béjaoui, révèle qu’un autre projet sera lancé, celui de la publication d’un beau livre sur l’histoire et la fabrication des plus belles affiches du cinéma algérien. Il est, également, question de raconter dans ce livre comment le cinéma était organisé.

Il est à noter que la présente exposition «Le cinéma algérien s’affiche de 1962 à 1982» sera itinérante à travers certaines wilayas du pays avant de s’envoler vers la France, notamment au Centre culturel de Paris.


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