Une dizaine d'artistes rendront, lors d'un gala prévu aujourd'hui, samedi, au Théâtre régional de Béjaïa, un hommage au chanteur Djamel Allam, en butte depuis août dernier à de sérieux problèmes de santé.Initié par l'Office national des droits d'auteurs et droits voisins (Onda), l'évènement entend célébrer les 40 ans de carrière de l'auteur de Ma re d- yughe l en saluant sa popularité, son immense talent et sa passion pour la chanson. Boudjemâa Agraw, Brahim Tayeb, Hafid Djemai, Mounia Ait-Meddour, la cantatrice attitrée du TRB et d'autres qui, pour la plupart font partie de ses amis proches, interprèteront quelques-uns de leurs titres personnels mais dérouleront surtout le répertoire de Djamel Allem que d'aucuns considèrent étincelant. Djawhara, Thella, Gatlatou, A Dadda et autre Salimo font partie de ce répertoire qui, au fil du temps, s'est encore bonifié, résonnant non seulement dans les salles de spectacles, mais quasiment dans toutes les chaumières. C'est que Djamel Allam, avec sa voix doucereuse, ses compositions légères et son énergie, a magnifié tous ses morceaux, en les mettant à la portée de tous et de tous les publics. Ses choix musicaux mêlent sans difficultés les variations traditionnelles, modernes ou Djazz, servis par des textes simples mais profonds dont l'écoute, à tous les coups, attendrit et émeut. D'aucuns ont en mémoire, il y a trois ans, les larmes soutirés au public de la maison de la culture, littéralement bouleversé après qu'il ait entonné «Uretsru» du chanteur de la révolution Farid Ali. Ainsi est l'homme, talentueux certes, mais aussi généreux et flamboyant. Ses prestations ne sont jamais banales mais toujours truffées de surprises. Aussi l'hommage n'en est que justice. «C'est un grand merci qu'on lui rend», dira un cadre de l'Onda de Béjaïa, saluant autant son oeuvre que son parcours. Outre le gala, l'hommage sera ponctué par la sortie d'un coffret anthologie comprenant l'intégralité de son répertoire musical. Retour sur 40 ans de carrière Né à Béjaïa, le 26 juillet 1947, Djamel Allam apprend la musique au sein du conservatoire de musique de sa ville, sous la houlette du grand cheikh Sadek El Bedjaoui. En 1970, il s'installe dans la Cité Phocéenne, avant de mettre le cap sur Paris où il s'essaye pendant un temps à la chanson française, reprenant dans les cabarets (rue Mouffetard...etc) quelques titres parmi les plus connus à l'époque. En 1972, il est invité à figurer en première partie du spectacle de Brigitte Fontaine et Areski Belkacem, donné à Alger. Deux ans plus tard, il travaille à la radio France Inter avec Claude Villers qui en profite pour le recommander aux disques Escargots qui n'est autre que l'éditeur des non moins célèbres, François Béranger et Gilles Vigneault, deux auteurs-compositeurs, très en vogue dans les années 1970. Dans les années 1980, Djamel Allam travaille, également, à la radio Chaîne 3 internationale, tout en étant directeur artistique du cabaret «La Voûte», à Moretti, où il invite Léo Ferré, Marc Ogeret et bien d'autres. En parallèle, il compose des chansons qui figureront dans un premier opus, «Argu» (Rêve), produit par Gilles Bleiveis. L'album est très vite auréolé par le public et encensé par la critique. C'est le début d'une grande carrière artistique qui va se concrétiser par des spectacles donnés dans les plus grandes salles hexagonales à guichets fermés. De-là, Djamel Allam entame ensuite une tournée qui va le mener sur les plus belles scènes d'Europe et d'Amérique. Entre 1978 et 1985, l'artiste qui a le vent en poupe et l'inspiration sur les fils de sa guitare, enchaîne avec trois autres albums à succès : «Les rêves du vent» (1978), «Si Slimane» (1981) et «Salimo» (1985). Il est également sollicité pour l'écriture de musiques de films et de documentaires dont celui de «La goutte d'or» de Daniel Duval, diffusé sur TF1. Il sera par ailleurs comédien, campant un rôle dans «Fort Saganne» d'Alain Corneau, aux côtés de Gerard Depardieu, Sophie Marceau ou encore Catherine Deneuve. Enchaînant albums (Mara D'yughal, Djawhara, Mawlud...etc) et compositions pour le cinéma (Prend dix mille balles et casse-toi, La plage des enfants perdus...etc), Djamel Allam continue son ascension vers le firmament, emporté par l'amour et le soutien d'un public très nombreux, présent à chaque moment de sa longue carrière artistique. A 70 ans et 40 ans de carrière au compteur, il peut toujours compter sur l'amitié indéfectible de sa famille artistique qui compte bien lui montrer son soutien, en ces temps de retraite pour cause de maladie.
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Posté Le : 24/11/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : H A et R C
Source : www.lnr-dz.com