Le chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah, a affirmé, mardi à Biskra, que les priorités de l'ANP restent l'organisation de l'élection présidentielle et le traitement par la justice des dossiers de corruption. Des priorités opposées à celles des Algériens qui revendiquent « le changement radical du système ».Comme attendu, Ahmed Gaïd Salah s'est exprimé, aujourd'hui, sur la situation politique du pays. Fidèle à son style, alternant assurances, accusations et menaces, il a déclaré : « dans le respect de la Constitution et des institutions de l'Etat, il nous incombe d'?uvrer à réunir les conditions idoines pour l'organisation des élections présidentielles le plutôt possible, du fait qu'elles constituent la solution idéale pour sortir de la crise (?) ». Il a ajouté, en guise de justification, que «L'attachement profond du Commandement de l'Armée Nationale Populaire à la Constitution, cautionnée par le peuple à travers ses représentants au Parlement, émane du fait que tout changement ou amendement de ses dispositions ne relève pas des prérogatives de l'Armée Nationale Populaire, mais de celles du Président qui sera élu conformément à la volonté du peuple ».
L'autre priorité concerne les dossiers de corruption soumis à la justice. « Le Commandement de l'Armée Nationale Populaire a donné les garanties suffisantes et s'est engagé à accompagner la justice dans l'accomplissement de ses missions nobles et sensibles, après s'être affranchie de toutes les contraintes, pressions et diktats, loin de toute démarche sélective et conjoncturelle, sans exclure aucun dossier et en se gardant de toute mesures arbitraire ou de règlement de comptes », dit-il.
Gaïd Salah s'est montré pressé de clore ce chapitre : « Nous insistons également sur la nécessité d'éviter tout retard dans le traitement de ces dossiers, sous le prétexte de révision des procédures légales, laquelle requière beaucoup de temps, ce qui donne la possibilité à certains à échapper à la justice ».
Il faut rappeler, en somme, que les positions politiques exprimées par Ahmed Gaïd Salah vont à l'opposé de ce qui est réclamé par des pans entiers de la société qui revendiquent le « départ de tous les symboles du régime ». Ces mêmes symboles, décriés dans les manifestations, seront chargés d'organiser des élections, dans les règles de (l'ancien) système.
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Posté Le : 30/04/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Farouk Djouadi
Source : www.elwatan.com