Algérie

Gaïd Salah accompagne' la Coupe d'Afrique



En s'en prenant à «tous ceux qui veulent faire douter de l'attachement des Algériens à leur pays et aux symboles de l'Etat», le chef d'état-major de l'ANP n'a rien inventé. Depuis toujours, la confusion entre le patriotisme des citoyens et la? popularité des régimes politiques qui se sont succédé depuis l'indépendance, a toujours été sciemment entretenue. Dans les moments de tourmente nationale, dans les drames que génèrent les catastrophes naturelles, dans quelques propos malveillants venus de dirigeants étrangers ou simplement à l'occasion des rares victoires sportives comme c'est le cas, les Algériens ont souvent exprimé leur disponibilité patriotique et les dirigeants ont toujours donné le sens qu'ils veulent bien donner à ces élans qu'ils n'ont pas suscités. Enfin, quand ils ne sont pas carrément dirigés contre eux. Orphelin de tendresse populaire qu'il n'a jamais réussi à charrier par ses politiques, le pouvoir fait feu de toutes les brindilles disponibles pour se rassurer. Il le fait même parfois de manière si grossière qu'il en devient pathétique, comme lorsque ses représentants déclarent, avec un incroyable allant, qu'ils? font confiance au peuple ! Les répliques, dans la vraie vie, leur disent systématiquement que s'agissant de «confiance», ce n'est pas vraiment réciproque mais ils ont continué. «Quand on n'a pas ce qu'on aime, il faut aimer ce qu'on a», n'est-ce pas ' Et le pouvoir, l'actuel en l'occurrence, aime tellement ce qu'il a qu'il a cru opportun et inspiré de se mêler à la fête de la Coupe d'Afrique, comme si c'était le génie de sa politique sportive, voire de sa politique tout court qui est célébré avec autant d'épaisseur, d'enthousiasme et de bonheur ! Pourtant, on ne peut pas vraiment dire que son déploiement à l'occasion est une réussite sur le? terrain, sans jeu de mots. Les avions affrétés ont été pris comme? un moyen de transport que les supporters algériens ne doivent à personne, Bensalah et son ministre des Sports ont été accueillis par les joueurs et le staff avec une froideur embarrassante pour tout le monde, Bedoui a été salué à la descente de l'avion comme on le ferait par charité chrétienne et la cérémonie du Palais du Peuple a été un bide royal où une seule envie se lisait sur les visages : qu'on en finisse ! Mais comme il fallait bien trouver quelque chose pour sauver les meubles, on a encore fait «comme d'habitude». Quelques jeunes supporters pour dire leur reconnaissance à? Gaïd Salah, des officiers au pied de la passerelle pour accueillir les fans revenus d'Egypte avant de parader avec eux sous les sons du «djeïch, chaâb, khawa khawa» et puis ce long message de Gaïd Salah qui? règle tout.La déclaration ressemble aux autres mais, cette fois-ci, elle? accompagne la Coupe d'Afrique !
S. L.


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