Algérie

Gagner en argent et en expérience



Gagner en argent et en expérience
On associe souvent les jeunes étudiants au travail d'été. Pourtant, ils ne sont pas les seuls à occuper ces postes au cours de la saison. On y trouve de tous les profils, notamment les demandeurs d'emploi, une catégorie qui se dit dans le besoin tout au long de l'année. Cette catégorie postule davantage aux offres saisonnières, d'après certains employeurs. « Depuis deux ans environ, nous recevons des demandes de personnes plus âgées au vu du chômage qui prend des proportions non négligeables », a constaté Djaffer Louaï, cofondateur de emploitic.com, un site d'emploi en ligne.A l'hôtel La Renaissance, ils sont dix demandeurs d'emploi à occuper un poste de saisonnier. « Ce sont des personnes que l'on embauche pour trois mois à partir de juin, en restauration », nous a-t-on expliqué. « Du côté des autres établissements, notamment dans les magasins du Centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar, Ardis ou encore Carrefour, les demandes sont également présentes. Toutefois, leurs profils ne correspondent généralement pas à la demande », a-t-on appris des responsables qui privilégient les étudiants. Les restaurants, quant à eux, « n'ont pas plus de demandeurs d'emploi qui les sollicitent malgré l'état actuel du marché du travail », note M. Djaffer. Chez emploipartner.com, non plus, rien de particulier n'a été noté. « On ne constate pas une évolution flagrante », affirme Sid Ahmed Zerouki, directeur de l'agence. Selon ce dernier, il y a toujours eu des demandeurs d'emploi sollicitant des postes saisonniers, avec de nombreux profils. « Certains, en effet, font des saisons car ils ne trouvent pas de travail fixe.D'autres les enchaînent car ils aiment ça, ou encore quelques-uns se font une première expérience d'un métier par le biais de ce contrat », précise M. Zerouki. Il est, toutefois, important que les travailleurs saisonniers connaissent leurs droits et devoirs. « Un guide des droits des saisonniers devrait être distribué aux étudiants et aux jeunes qui se lancent sur le marché du travail. Une initiative qui encouragera les jeunes à travailler mais aussi à mieux comprendre l'état d'esprit du marché actuel », a précisé le même interlocuteur, ajoutant qu'il faut également augmenter les moyens de l'inspection du travail pour lutter contre le travail au noir, un véritable fléau. »L'été pour l'emploiLes secteurs de l'animation et du service à la personne restent les plus sollicités et continuent encore de recruter, selon le cofondateur du site internet emploitic.com, Louaï Djaffer. « Nous enregistrons actuellement une centaine de postes à pourvoir dans l'hôtellerie et la restauration. Il faut également remplacer les salariés et la demande est en forte croissance chez les aides à domicile », a-t-il indiqué.Deux mille offres d'emploi avaient été postées en juin dernier, des saisonniers dont l'âge varie entre 14 et 18 ans. « Leur problème, c'est l'absence de mobilité. Il faut que les propositions correspondent à des critères géographiques », explique le même intervenant. Les jeunes sont souvent portés sur le prêt-à-porter et ciblent les magasins tels que Celio, Lacoste ou autres magasins dans les divers centres commerciaux de la capitale, tandis que d'autres secteurs, nous a-t-on fait comprendre, restent plus accueillants. Cet écart entre l'offre et la demande laisse le champ libre aux inactifs qui saisissent l'opportunité pour travailler la saison. Les uns sont des étudiants indépendants, des actifs en mal d'emploi stable ou qui en ont fait un mode de vie, d'autres sont des migrants tentant d'intégrer le marché du travail.Les employeurs confirment, de manière générale, que les étudiants ne sont plus les seuls à envoyer des CV. Les jobs d'été constituent des opportunités pour les demandeurs d'emploi. Ce qui fait dire à l'ANEM, qui a lancé une campagne d'information en direction des travailleurs saisonniers en mai dernier, que « le travail n'a pas de saison », a indiqué un responsable de l'agence du 1er-Mai, à Alger. Les emplois saisonniers destinés aux étudiants par l'agence, durant les périodes de vacances scolaires, sont désormais proposés pour toute la population active qui peut y prétendre comme emploi supplémentaire si le besoin s'en ressent. Et pour optimiser sa recherche, l'internaute dispose aujourd'hui de nombreux sites. Outre celui de emploitic, il faut également cibler emploipartner.com, emploialgérie.com ou encore le site de petites annonces Ouedkniss.vacances en toute aisanceIls sont jeunes, parfois assez jeunes, pour se faire remarquer au milieu d'un personnel assez bien formé. Difficile à chiffrer leur nombre, ils auraient toutefois augmenté de 10%, selon un responsable de l'ANEM, qui affirme que parmi les activités dominantes proposant des emplois émergents figurent celles des services, du bâtiment et des travaux publics, de l'industrie et avec une petite reprise de l'agriculture. Pour Haythem Salhi, un jeune de 21 ans qui vient d'avoir sa licence en droit à l'université Benyoucef Ben Khedda à Alger, il a travaillé comme saisonnier dès sa première année d'université durant les vacances d'été. « Cette expérience est enrichissante. J'ai été chez K&M, à Saïd Hamdine, le magasin de prêt-à-porter où j'ai travaillé les deux premiers mois, pour revenir travailler chez Celio, cet été et l'été passé , a laissé entendre le jeune licencié. Cette expérience a débuté avec deux de ses amis qui partagent la même notion du travail saisonnier. Haythem affirme avoir largement le temps de passer les vacances en toute aisance. « Après avoir bossé les mois de juin, de juillet et d'août, je pars en vacances en septembre. Il y a moins de rush et les prix des locations baissent généralement pour pouvoir m'offrir 15 jours à Bejaïa ou à Oran », nous a-t-il confié.Pour Amine, un jeune de 27 ans, postuler pour un emploi stable n'est pas évident. Caissier au supermarché Galaxy de Aïn Naâdja, il dit reprendre la même activité l'été en raison du grand monde qui afflue vers les grandes surfaces. « J'ai repris mes fonctions comme caissier le mois de Ramadhan dernier. Il me reste encore deux mois à travailler comme saisonnier à Galaxy. Je travaille habituellement dans une petite supérette à Kouba. Je reprendrai mon ancien mode de travail une fois ce contrat épuisé », a confié Amine. Lui qui a fait une formation en comptabilité dans un centre de formation dit avoir eu du mal à trouver un poste vacant dans son secteur d'activité. Le travail saisonnier sonne pour lui alors comme la cloche de midi, où il est bon de changer d'ambiance.


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