Gadelmaleh

Stratégie n Certains disent qu'après avoir liquidé et débarqué du gouvernement Rachida Dati, Fadéla Amara et le conseiller personnel du président, Dahmane, l'Elysée a cru bon de donner des couleurs locales à certains ministres «issus» de la colonie.
Indépendamment des hommes politiques français pour lesquels le Maroc n'est qu'une halte de tour-opérateurs et lorsqu'ils s'y rendent c'est pour oublier Paris et ses problèmes et se reprendre quelques forces, les Français nés au Maroc en revanche n'ont pas tout à fait coupé le cordon ombilical avec la terre où ils ont vu le jour. Pour des raisons d'ambition personnelle, Villepin par exemple est très discret sur le sujet et évite même d'en parler. Mais il ferait, selon certaines informations, de fréquents allers et retours sur Rabat et Casablanca.
Eric Besson qui a été chargé pendant un moment de l'Identité nationale par Sarkozy, éprouve même de la gêne à avouer qu'il est né au Maroc.
Au cours d'une interview accordée à une chaîne publique française, il a presque éludé la question, se contentant de rappeler qu'il avait vécu dans ce pays dans le seul souvenir de son père, un aviateur abattu par la chasse allemande au cours de la Seconde Guerre mondiale. Ce qui ne l'a pas empêché, quelques mois plus tard, de revenir avec une cohorte de journalistes pour montrer à l'écran son attachement à ses amis d'enfance. Tout était réglé comme du papier à musique : sa visite à l'école maternelle, son arrivée au lycée où il était interne, ses retrouvailles avec ses condisciples. Bref l'opération sentait la promo à plein nez. Pourquoi et pour quelles raisons un ministre de la République se sentirait obligé de soigner son «image» africaine ' Personne ne le saura jamais.
Certains disent qu'après avoir liquidé et débarqué du gouvernement Rachida Dati, Fadéla Amara et le conseiller personnel du Président, Dahmane, l'Elysée a cru bon de donner des couleurs locales à certains ministres «issus» de la colonie.
Jean-Luc Melenchon que l'on considère comme le porte-parole et le porte étendard de la gauche, n'a jamais fait mystère de son origine. Il le dit à qui veut l'entendre qu'il est né à Tanger et qu'il garde de ce port un souvenir impérissable. Au point d'ailleurs de déclarer le plus sérieusement du monde à la télé, en pleine heure d'écoute que s'il était élu président de la République, son premier voyage officiel serait pour l'Algérie.
Interloqué, l'interviewer lui demandera pourquoi, «pour la simple raison, répondra-t-il, que je me sens Maghrébin». Ce seront les juifs du Maroc qui assureront au roi le meilleur et le plus efficace des lobbys. Ce sont eux qui gèrent ou qui supervisent les plus importantes opérations en matière de tourisme, qui font la promo du pays. Du reste, pendant des années un juif a assuré le portefeuille de ministre du Tourisme.
Gadelmaleh, d'une génération plus récente, a fabriqué son nom de scène à partir d'une expression typiquement marocaine et qu'il a dû entendre des centaines de fois au cours de son enfance. Le mot gadelmale est tout simplement la contraction francisée du dicton «gad el melh» c'est-à-dire autant qu'il existe de sel.
I. Z.