Elles étaient quelque 150 familles tunisiennes, habitant Aïn Drahem, une ville relevant du gouvernorat de Jendouba frontalier de la commune d'El Ayoun (El Tarf) à forcer le passage, avant-hier, vers le territoire algérien et demander la nationalité algérienne, avons-nous constaté sur place.Accompagnés de leurs enfants dont plusieurs en bas âge, ces pères et mères de famille, dont l'état en dit long sur la misère qu'ils endurent, se disent démunis et ne disposant pas des commodités indispensables à une vie décente. «Nous sommes très pauvres et n'arrivons plus à subvenir à nos besoins alimentaires. Nous menons une vie précaire, frappés d'une nécessité extrême. Nous avons décidé de rompre avec cette misère. Avoir la nationalité algérienne est notre seule issue pour fuir cette insupportable vie», déclarent à El Watan Week-end plusieurs pères de famille dans un état plus que pitoyable.Un cordon sécuritaire a été installé aussitôt par les éléments des garde-frontières (GGF) et de la brigade locale de gendarmerie. Les services de sécurité ont engagé des négociations avec les familles en question pour les convaincre de rebrousser chemin, en vain. Elles ont la ferme intention de quitter définitivement leur pays, fuyant le dénuement extrême. «Pourquoi retourner chez nous ' Nous n'avons rien laissé derrière nous, même pas de quoi faire manger nos enfants. Nous sommes des paysans qui travaillons la terre et attendons toute l'année pour une seule moisson. Cette dernière ne suffit que quelques mois à peine. Le reste de l'année, c'est la misère et la désolation», estiment-ils.Devant cette situation, les autorités algériennes ont pris attache avec leurs homologues tunisiennes, leur demandant d'intervenir pour convaincre ces familles de repartir chez elles. Ce qui fut fait. Il a fallu attendre jusqu'en fin d'après-midi pour qu'elles décident de retourner à Aïn Drahem, après avoir été assurées de la prise en charge de leurs doléances promise par les autorités du gouvernorat de Jendouba. Cette incursion aux frontières de familles tunisiennes demandant la nationalité algérienne n'est pas une première.Périodiquement, la même action est engagée, exclusivement au niveau des frontières Est, par des familles fuyant misère et pauvreté. Cette fois, elle intervient à la veille des premières élections législatives organisées depuis la promulgation de la nouvelle Constitution tunisienne qui visent, le 26 octobre prochain, à élire pour la première fois, les membres de l'Assemblée des représentants du peuple pour un mandat de cinq ans.
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Posté Le : 24/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Gaidi Mohamed Faouzi
Source : www.elwatan.com