Algérie

Futur complexe sidérurgique de Bellara



Futur complexe sidérurgique de Bellara
On oublie trop souvent que le projet sidérurgique algéro-qatari s'appuiera essentiellement sur un procédé sidérurgique de réduction directe, donc de la transformation de billettes et de lingots à importer. Nichée au c?ur d'une wilaya à vocation agricole, l'aire de Bellara devait, depuis près d'une trentaine d'années, recevoir des activités industrielles. L'implantation d'un pôle industriel dans la région aura pour impact aussi la mise en branle de la locomotive de développement tous azimuts. Laissée "en jachère" depuis plusieurs années, la si prometteuse zone de Bellara, au sud de Jijel (359 km à l'est d'Alger), va pouvoir devenir une réalité tangible à la faveur du démarrage des travaux de construction d'un important complexe sidérurgique, en partenariat entre l'Algérie et le Qatar. Les plus sceptiques qui se gaussaient du fait que cette zone ait fait couler plus d'encre et de salive que de béton, se rendent aujourd'hui à l'évidence: Bellara abritera bel et bien un complexe qui en fera l'un des plus importants pôles industriels du pays grâce à la persévérance des hauts responsables des deux pays.Selon des sources dignes de foi, c'est au cours de la première décade du mois de mars prochain que sera donné le coup d'envoi des travaux de réalisation de ce complexe au titre de la coopération entre l'Algérie et le Qatar, deux pays dont les relations sont jugées exemplaires. Le site de Bellara, un immense terrain qui a attendu de nombreuses années pour être "investi", se découvre au détour d'un passage à proximité de la commune d'El Milia, entre Jijel et Constantine. Ce futur pôle industriel où se réalise à l'heure actuelle une méga-centrale électrique de 1.600 mégawatts, porte le nom du Chahid de la Révolution, Mahmoud Bellara dit "l'inspecteur", tombé au champ d'honneur en 1960 sur les hauteurs d'El Milia, dans une zone déclarée interdite durant la guerre de Libération nationale, rappelle le wali de Jijel, Ali Bedrici, dans une déclaration à l'APS.Interrogé sur le rôle de ce futur complexe sidérurgique dans le développement local, régional et national, M. Bedrici a estimé que, dans les économies modernes, la croissance passe par le secteur productif. L'existence d'une base industrielle dans un pays lui garantit un minimum de croissance malgré les aléas qui peuvent toucher d'autres secteurs (sécheresse durable, inondations exceptionnelles affectant le secteur agricole), soutient le wali qui considère que l'Algérie a intérêt à développer son tissu industriel pour la création de richesses et d'emplois durables.Ce même responsable ajoute que ce futur ensemble industriel qui créera 2.000 postes de travail directs et plusieurs milliers d'emplois indirects, "répondra à la moitié des besoins nationaux en rond à béton dans une première phase et à la totalité dans une seconde étape, soit quatre (4) millions de tonnes, outre d'autres produits sidérurgiques". D'autres retombées non moins importantes seront induites par ce complexe, notamment pour ce qui est des finances locales, le commerce, le tourisme et les services. A cela, il faut ajouter de bonnes perspectives pour la promotion d'unités privées et publiques de sous-traitance en rapport avec le complexe. C'est ce dernier qui va entrainer l'accélération de nouvelles lignes de chemin de fer et la mise en place d'installations supplémentaires dans le port de Djendjen.Au plan de l'impact sur l'environnement, un bureau d'études espagnol, IDOM, a récemment présenté les résultats d'une étude préliminaires qui a fait ressortir que ce projet stratégique, d'importance et d'intérêt nationaux, utilisera le procédé de réduction directe au gaz naturel, une "alternative économique classique", avait expliqué Lopez Goyannes Angeles, représentante de ce bureau d'études, allant jusqu'à affirmer que le modèle du complexe de Bellara pourraitmême être réalisé en Europe ou aux Etats-Unis d'Amérique où l'on est "très à cheval" sur les questions environnementales. Le wali, qui a signé un arrêté d'ouverture d'une enquête publique à travers un commissaire-enquêteur dans la commune d'El Milia, rappelle que la loi prévoit de consulter les citoyens s'intéressant aux aspects environnementaux de n'importe quel projet. En amont, de nombreux projets doivent être achevés avant la mise en service du complexe sidérurgique de Bellara, en l'occurrence une ligne de chemin de fer reliant la zone au port de Djendjen, sur 51 km, une centrale électrique de 1.600 mégawatt, un poste électrique dans la commune d'Ouled Yahia et une conduite d'amenée de vingt (20) millions de m3 d'eau depuis le barrage de Boussiaba vers le complexe industriel sur une distance de onze (11) km.Pour cela, une coordination est assurée entre le ministère de l'Industrie et des Mines et la wilaya de Jijel pour que la réception de ces grands projets coïncide avec l'entrée en fonction du complexe sidérurgique, vers la fin de l'année 2016, croit-on savoir auprès des autorités de la wilaya. Pour ce qui est de la pénétrante autoroutière Djendjen-El Eulma, dans la wilaya de Sétif, son délai étant de trente-six (36) mois, elle sera livrée après le complexe sidérurgique. Les statuts portant création de la société mixte algéro-qatarie pour le projet sidérurgique de Bellara (Jijel) avaient été signés le 20 janvier 2014 à Jijel. Une signature qui avait marqué la naissance officielle de cette société chargée de gérer le projet sidérurgique à réaliser en partenariat entre le groupe algérien Sider à hauteur de 51 % et son homologue qatari Qatar-Steel (49 %).Si le groupe exploite plusieurs complexes sidérurgiques à travers le monde, il détient deux aciéries dans la zone industrielle de Messaid, à 40 km de Doha, d'une capacité totale de production de 2,3 millions de tonnes d'acier par an.En attendant la concrétisation, un jour, de ces bonnes intentions, on retiendra qu'une étude d'aménagement de la zone industrielle de Bellara, confiée au bureau d'étude CNERU, a été réalisée, donnant lieu à la division du site en trois zones. La première zone est affectée aux activités industrielles sur une superficie de 231,5 ha, la deuxième zone est destinée aux équipements d'accompagnements sur une surface foncière de 40,10 ha, quant aux équipements de soutien, ils occuperont la troisième zone sur une superficie de 28,8 ha.Les atouts et potentialités de la zone de Bellara sont nombreux, elle est à 50 km du chef-lieu de la wilaya et à 40 km du port de Djen Djen. Jusqu'à présent, la wilaya a entrepris des travaux d'aménagement réalisés par le passé sur le site en faveur du projet sidérurgique et ont porté sur les terrassements généraux. Afin de réduire les volumes des déblais, le site a été divisé en trois plateformes avec des niveaux de terrassement de 33 m NGA (niveau général algérien) sur 70 ha, 32 m NGA sur 290 ha et environ 30 m NGA sur 163 ha du côté de la côte . Une digue de protection pour protéger totalement le site contre les inondations dues aux débordements de l'Oued El Kebir ou au ruissellement des pluies, une digue de 4800 m a été construite le long de l'Oued sus-cité.




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