Fusible

Triste fin pour une sombre affaire. Aussi sombre que le noir dans lequel est plongé le stade de Béjaïa lors du match MOB-USMA. Le wali, éclairé peut-être sur les raisons de cette panne, n'a pas fait dans la dentelle ni attendu les résultats de l'enquête pour faire payer cash ce manquement flagrant à la responsabilité.Vingt quatre après cet énigmatique incident, un fusible a sauté. Le directeur du stade de l'Unité-Maghrébine est remercié. Une décision somme toute logique, prise au grand jour pour avoir omis qu'un match nocturne se joue sous les projecteurs. Toufik Zerar, le directeur en question, n'a désormais que ses nuits pour méditer sur cette coupure d'électricité, bizarrement survenue après que l'USMA a ouvert le score. De toute façon, le fusible a sauté au moment même où la presse a fait état de cet événement. Le wali s'est montré prompt à sévir. Cette célérité avec laquelle le directeur en question est relevé de ses fonctions rappelle la lenteur avec laquelle est traité le grave incident du stade du 5-Juillet qui a coûté la vie à un jeune supporter au mois de septembre dernier lors du derby algérois USMA-MCA. Malgré une mort d'homme, les atermoiements ont lourdement pesé sur la prise de décision. Deux poids, deux mesures, et le plus faible a payé cash son erreur, s'il en est vraiment responsable. Contrairement au ministre, le wali s'est montré expéditif avant même qu'il n'y ait la moindre enquête, nécessaire en pareille circonstance. Le directeur a certes «disjoncté» et il a laissé le fusible a portée de main du wali qui s'en est privé de le faire sauter. Si tous les walis agissaient de la même sorte et si le MJS faisait preuve d'une sévérité à toute épreuve, les directeurs de nos stades se comporteraient autrement, c'est-à-dire ils accompliraient convenablement leur responsabilité tout en ayant en tête ce limogeage. Cette sombre affaire aura au moins le mérite de servir d'exemple.