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Funérailles et sens d'une faveur



Curieux bras de fer que celui qui a opposé le protocole britannique et la Maison Blanche américaine. Le président Joe Biden a exigé qu'il soit accompagné d'une large armada d'officiels et qu'il se rende devant le cercueil de la reine d'Angleterre dans sa voiture blindée suivie par une rangée de véhicules conséquente. On ne sait pas si les responsables anglais avaient été embarrassés par cette exigence ou qu'ils avaient trouvé normal qu'un tel dictat était une faveur conforme à un ordre protocolaire naturel. Fort heureusement pour eux, les présidents chinois et russe n'ont pas entrepris le voyage londonien. Le premier était sans doute au fait du présent esprit guidant l'articulation des protocoles occidentaux, le second n'a tout simplement pas été invité aux funérailles.On devine la nature de l'incident diplomatique s'ils avaient été présents parmi les 2.000 dignitaires.
Il y eut cependant quelques arrangements permettant à quelques rois et chefs d'Etat d'éviter le circuit routier en autocars et bus et de faire le chemin avec leurs épouses en voiture. Le reste ne s'est pas formalisé outre mesure et s'est plié à l'organisation du pays hôte. Mais à travers cette phase organisationnelle drastique et la faveur particulière obligée et accordée au président américain, apparaît une toile de fond qui illustre la vraie nature de l'état du monde avec ses circonvolutions diplomatiques et les rapports entre les Etats. Une telle faveur en apparence anodine à l'occasion d'un enterrement ne peut empêcher une projection sur le réel esprit qui préside dans la gestion des affaires internationales et prouve une inégalité des rangs et une justice à plusieurs facettes.
Il est peut-être de circonstance de ne pas se permettre de comparer un petit et modeste Etat africain avec une puissance comme les Etats-Unis. Mais à Westminster, ces derniers jours, il s'agissait tout bonnement de présenter des condoléances à la famille d'une morte. Les élans de sympathie et de compassion n'ont pas besoin dans ce domaine précis, superbement humaniste, d'apparats manifestes de glorioles.
La raison sécuritaire ne tient pas la route car Londres, ciel et terre, était ceinturée par des précautions draconiennes. Les dignitaires présents, mis tous au même niveau que les badauds en file le long des trottoirs, auraient beaucoup mieux magnifié les funérailles royales.


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