Algérie

Fuites dans le réseau


Depuis le temps que les Algériens dénoncent le système, plus personne ne les écoute. Depuis le temps que les opposants crient à la fraude, plus personne ne les croit et, au mieux, on les soupçonne d?exagérer. Pour la dernière élection, en effet, elle semblait au départ relativement honnête, de même qu?à l?arrivée. Avec 35% d?électeurs, un taux réaliste par rapport aux scores staliniens habituels, et des formations arrivées à peu près dans l?ordre naturel des choses, si tant est que les clones et partis créés en laboratoire sont naturels, on pensait que l?administration avait bien fait son travail. Pourtant, avec les dernières révélations des commissions officielles de wilaya pour la surveillance, il est apparu qu?il y a eu bien plus que des dépassements. Bourrage d?urnes, changements de PV, bulletins pré-remplis et urnes déplacées, jusqu?aux fameuses pannes d?électricité qui surviennent en plein dépouillement, le scrutin du 17 mai aura intégré toutes les méthodes de fraude connues, constituant le dictionnaire complet pour qui veut gagner aux élections. Ajoutés à cela un mensonge officiel de Zerhouni quant aux prétendues excuses de Bouchaïr et l?abstention qui, selon les partis d?opposition, dépasse les 80%, tout concourt à installer la suspicion. Les questions demeurent ensuite quant aux acteurs de la fraude. Le zèle des administrations, l?absence de surveillants des partis, la puissance du FLN et du RND capables de détourner autant les fleuves et les budgets que les voix des citoyens, ou simplement un laisser-faire officiel en haut lieu ? En tout état de cause, il s?avère qu?en 2007, l?administration est toujours incapable d?assurer des élections honnêtes, alors qu?elle quadrille tout le pays, à travers un réseau quasi policier. Justement, l?administration veut-elle un scrutin honnête ? Répondre à cette question, c?est déjà devenir un harraga.
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