Fuites au bac

Cette enquête fait suite aux fuites des sujets des épreuves d'histoire et de géographie disponibles mardi à partir de 21 heures sur les réseaux sociaux."Suite à des informations relayées sur les réseaux sociaux faisant état d'une éventuelle fuite de sujets du baccalauréat, le ministère de l'Education nationale tient à rassurer les candidats et l'opinion publique quant au déroulement de l'examen dans des conditions normales", indique un communiqué du ministère, précisant qu'"en cas de confirmation d'une quelconque atteinte à la crédibilité de cet examen, il (le ministère) engagera, de concert avec les autorités compétentes, les investigations nécessaires pour identifier et poursuivre les personnes impliquées".Le ministère se dit, par ailleurs, "engagé à garantir aux candidats leur droit à l'égalité des chances" en leur souhaitant "la réussite pour la suite des épreuves". "L'opinion publique sera informée le jeudi 2 juin, juste après la fin des épreuves, d'une première évaluation du baccalauréat 2016 par la tutelle et les partenaires sociaux", conclut le communiqué. Cette réaction diligente du département ministériel de Benghabrit, intervient, en effet, après des fuites organisées sur les réseaux sociaux, des sujets d''histoire-géographie pour les filières scientifiques.Dès 2 heures du matin, les sujets ont commencé à circuler sur le Net, et sont restés visibles durant la journée d'hier à travers des pages facebook portant intitulé "bac 2016". Ce qui est pourtant loin d'être une première puisque, dès le premier jour, les sujets des épreuves d'arabe et de philosophie, étaient largement partagés et commentés, sur le réseau social susmentionné.La tentation est telle que, peu de candidats y résistent. Il n'y a qu'à voir les posts d'un tel affirmant avoir résolu les sujets à 4 heures du matin, après s'être assuré qu'il s'agit du bon sujet, ou de tel autre, qui, est allé même jusqu'à ouvrir une page dédiée aux fuites (tasribat), jouant au mécène. Il y délivre un sujet après l'autre. Des propositions des sujets et solutions se font au grand jour. En toute impunité.Ces situations incompréhensibles poussent à de multiples interrogations sur la ou les parties qui se cachent derrière ces fuites.Y a-t-il eu réellement volonté délibérée et surtout organisée de nuire à la ministre de tutelle ' Pour la réponse, laissons l'enquête suivre son cours.Mais, il est assez curieux, quand même, d'assister à ce genre de faits quand on connaît les mesures draconiennes, aux fins d'assurer et l'intégrité de cet examen national, et l'égalité des chances entre les élèves. D'aucuns vous diront que ces mesures ont déjà perdu leur sens, quand elles ont empêché des dizaines de candidats d'accéder aux centres d'examen sous le motif de quelques minutes de retard.Les exemples d'Aïn Defla et de Tizi Ouzou, où les candidats coupables de retard sur l'horaire d'ouverture, pour des raisons indépendantes de leur volonté, ont déjà eu pour effet d'entamer la crédibilité de cette série de mesures, dont s'est accompagné le bac 2016.AMAR RAFA