Algérie

Frustration après le G20, qui n'a pas levé les doutes La situation économique s'est complexifiée



Doutes et frustrations demeurent après la réunion des ministres des Finances du G20 à Washington, alors que l'économie mondiale peine à redémarrer après la crise de 2008-2009. Les Etats-Unis alternent croissance modeste et stagnation, tandis que selon le Fonds monétaire international la zone euro est sous la menace d'une nouvelle année de récession. Quant aux grands émergents, leur activité ralentit. La Chine a connu en 2012 sa croissance la plus faible depuis 1999, et le Brésil, sous la menace croissante de l'inflation, a quasiment stagné.
«Nous ne pouvons pas annoncer sans équivoque que le pire est derrière nous», a déclaré, vendredi dernier, Guido Mantega, ministre brésilien des Finances, soulignant que les marchés émergents étaient «inévitablement affectés» par la morosité de la demande dans les pays développés. «Il y a un risque de crise durable, malgré tous nos efforts au sein du G20 et d'autres forums internationaux.» Son homologue indien P. Chidambaram s'est de même interrogé sur la capacité des pays émergents à passer la vitesse supérieure. «A moins que l'Europe se reprenne, que les espoirs nés aux Etats-Unis se concrétisent, et que le Japon réussisse l'impossible en relançant son économie avec une inflation revenue à 2%, comment les marchés émergents peuvent-ils parvenir à une croissance élevée '», s'est-il demandé. «Même si certaines économies développées ont mené plusieurs cycles d'assouplissements quantitatifs, rien n'a changé», s'est inquiété un responsable sud-coréen, reflétant la frustration des pays émergents.
Car en dépit d'un constat jugé inquiétant, la réunion du G20 s'est conclue sans ligne claire. Le G20 s'est borné à prendre un peu ses distances avec les politiques d'austérité, convenant notamment de ne pas fixer d'objectif rigide pour les dettes publiques, et a promis d'être «attentif» aux retombées potentielles de la prolongation des politiques monétaires non conventionnelles de soutien à la croissance.
Les responsables du G20 sont conscients qu'il leur est plus difficile d'agir qu'avant la crise, car les économies avancées et émergentes sont désormais bien plus connectées, ce qui rend difficile la mise en 'uvre de mesures qui profitent aux uns sans désavantager les autres.
Les économies émergentes craignent de voir leurs exportations minées par une hausse de la valeur de leurs devises, sous l'effet des politiques monétaires agressives des pays développés, qui risquent en outre d'alimenter l'inflation et de favoriser la formation de bulles d'actifs. «On ne pourra pas trouver une série de mesures qui soient absolument optimales pour tout le monde», prévient cependant Tharman Shanmugaratnam, président du Comité monétaire et financier international (Cmfi), une instance qui conseille le FMI.


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