Algérie

Frustration



Sur le plan des motivations, les pouvoirs publics entendent, via cette taxe, décidée sans concertation, soutenir les prix des transports collectifs, y compris ceux du métro et du tramway. En fait, elle présuppose une autre raison : une volonté de l’État de freiner la demande sur la voiture, les importations ayant explosé durant le 1er semestre : 200 000 véhicules achetés à l’étranger pour un montant de 2 milliards de dollars, sous prétexte de saturation de l’infrastructure routière !Le législateur ne semble pas avoir mesuré les conséquences des dispositions de la loi de finances complémentaire imposant une taxe entre 50 000 et 150 000 dinars sur l’achat d’un véhicule neuf, supportée par le client. Après le logement, l’accès à un véhicule neuf, un moyen de locomotion si indispensable aujourd’hui, devient ainsi plus difficile pour une bonne partie de la population, dans un contexte où le transport urbain collectif offre des prestations si médiocres, du fait d’une ouverture sauvage du secteur et d’une désorganisation indigne d’un pays qui aspire à faire partie du lot des grands pays émergents. Tout le monde le sait, le simple citoyen est mal transporté. D’où cet engouement pour l’acquisition de véhicules neufs, encouragé par les conditions alléchantes du crédit à la consommation. La mesure inscrite dans la LFC 2008 vient de refroidir cet enthousiasme en entretenant une nouvelle frustration.
Sur le plan des motivations, les pouvoirs publics entendent, via cette taxe, décidée sans concertation, soutenir les prix des transports collectifs, y compris ceux du métro et du tramway. En fait, elle présuppose une autre raison : une volonté de l’État de freiner la demande sur la voiture, les importations ayant explosé durant le 1er semestre : 200 000 véhicules achetés à l’étranger pour un montant de 2 milliards de dollars, sous prétexte de saturation de l’infrastructure routière ! C’est comme si on voulait punir les concessionnaires de brasser de l’argent et les constructeurs de rechigner à installer une industrie d’assemblage. C’est comme si, encore, on ne pouvait développer cette infrastructure en fonction de l’évolution du parc automobile.
Pour les premiers, la disposition, à coup sûr, entraînera une chute d’activités, avec comme corollaire d’énormes pertes fiscales. L’impact sur le budget de l’État serait ainsi négatif.
Paradoxalement, dans cette affaire, l’État ne joue pas son rôle de facilitateur. Il fait payer, du reste, au citoyen son échec en matière d’installation d’une industrie d’assemblage de voitures, pour avoir abandonné “le principe du commerce industrialisant”, dans une période beaucoup plus favorable. Aujourd’hui, le contexte semble plus difficile avec les pressions de l’OMC et l’absence d’un tissu de sous-traitance important.
En dépit d’un débat contradictoire sur la question, des projets industriels sont pourtant dans les cartons. Ils attendent néanmoins que les décideurs soient plus clairvoyants.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)