Algérie

Fruits et légumes: Marché relativement calme avant la surchauffe de l'Aïd



? La torpeur estivale ne semble pas avoir provoqué une baisse significative des prix des principaux produits agricoles, couramment demandés par la ménagère; mais a surtout provoqué un rebond significatif de la valeur de certains légumes. Malgré la haute saison de la récolte pour plusieurs produits, notamment la tomate, le poivron, les haricots, les aubergines, le piment ou les fruits, comme la pastèque ou le melon, les prix restent, en moyenne, assez élevés sur les marchés du centre du pays. La pomme de terre, le produit agricole le plus consommé par les Algériens, reste encore commercialisée, en dépit d'une bonne production et de l'écoulement sur le marché de la production dite de saison, entre 50 et 75 DA/kg. Même constat pour les haricots, avec une moyenne des prix qui oscille entre 140 DA/kg pour le haricot vert à 180 DA/kg pour les haricots rouges et 200 DA/kg pour le haricot blanc. Même constat pour le poivron, dont la récolte bat son plein, mais qui est commercialisé entre 100 et 120 DA/kg, ainsi que l'aubergine, vendue entre 60 et 75 DA/kg. La tomate, dont c'est pratiquement la période des grandes récoltes, notamment pour la variété dite industrielle, en principe destinée aux usines de fabrication de double et triple concentré, reste, elle, également, dans la fourchette des 70-80 DA/kg, alors que l'industrielle est cédée entre 50 et 40 DA/kg. Mais, le plus remarquable est la remontée en flèche de la courgette et du navet, vendus respectivement à partir de 100 DA/kg et entre 140 et 180 DA/kg.L'approche de l'Aïd el Adha est-elle pour quelque chose dans cette brusque hausse de ces deux légumes, la courgette étant actuellement, en pleine récolte de saison, ce qui ne justifie nullement la hausse plus qu'anormale de son prix. Même tendance, par ailleurs, pour les fruits, dont certaines variétés de raisin, comme le muscat, qui se vend à 400 DA/kg, alors que le gros noir est cédé à 250 DA/kg sur les marchés d'Alger, contrairement à Blida où les prix des fruits sont relativement abordables: les brugnons, nectarines et pêche entre 100 et 150 DA/kg, la pomme locale de très bonne qualité à 250 DA/kg, la poire, également de bonne qualité, à 240 DA/kg, les prunes à 140 DA/kg ou la pastèque à 25 DA/kg. Le melon reste énigmatiquement cher à 70 DA/kg, alors que le cantaloup est cédé jusqu'à 100 DA la pièce. Quant aux viandes, elles restent, comme le reste de l'année, difficilement abordables, avec le poulet qui a décollé avec 400 DA/kg, la dinde à 800 DA/kg pour l'escalope et entre 700 et 750 DA/kg, la viande de mouton à 1.400 DA/kg, tout comme la viande bovine, alors que le poisson a des prix hors catégories. Seule la sardine est descendue à 250 DA/kg, alors que la crevette (jusqu'à 2.000 DA/kg), ou le poisson noble, comme la daurade, le pageot, le rouget de roche, le merlan ou le pagre et le denti sont vendus à partir de 1.200 DA/kg. Même le loup et la daurade d'élevage sont vendus au prix du poisson sauvage, ce qui fausse la donne et l'importance de l'aquaculture, qui n'a pour le moment aucune incidence, vu les prix pratiqués, sur une augmentation de la consommation de poissons par les Algériens.
La tendance des prix dans les marchés du centre du pays, entre Alger, Blida, Médéa, Chlef, Ain Defla est globalement calme pour la plupart des produits agricoles de saison, hormis certaines variétés qui subissent une forte demande concomitamment avec l'arrivée de l'Aid el Adha. Il est également vrai que dans certains marchés de la capitale, les prix sont, exagérément, plus chers que dans d'autres marchés, à l'exemple des deux marchés du quartier de Didouche Mourad (ex-rue Michelet) et ses quartiers annexes, celui de Ferhat Boussad (ex-Meisonnier) et Reda Houhou (Clauzel), fréquentés par des fonctionnaires, des cadres supérieurs, et où les prix sont 2 à 3 fois supérieurs par rapport à la moyenne des prix dans le grand Alger. Et donc ne peuvent représenter une quelconque tendance générale des prix. Quant la pomme de terre est à 60 DA/kg à Ferhat Bousssad, elle est entre 40 et 50 DA/kg, ailleurs à Alger, notamment au grand marché de Bab El Oued, le marché le plus fréquenté de la capitale, ce quartier abritant la plus forte concentration d'habitants au km2 du pays. Pour autant, les prix restent globalement dans la moyenne saisonnière, à l'exception de 2 ou 3 légumes traditionnellement demandés, lors de la fête de l'Aïd el Adha. Dans sa note du mois de juin dernier, l'Office national des statistiques (ONS) indique que l'indice brut des prix à la consommation s'est inscrit une hausse de près de 1,1% par rapport, au mois de mai, soit une hausse de 0,3% par rapport à juin 2017. « Cette tendance positive (+1,1%), de moindre ampleur que celle enregistrée le mois précédent (+1,8%), traduit un relèvement des prix des biens alimentaires, soit +2,0% », alors que « les prix des produits agricoles frais se distinguent par une variation de +3,2%, induite par l'augmentation, essentiellement, des prix des légumes (+6,6%), de la viande blanche (+9,6%) et de la pomme de terre (+22,6%)'', explique l'ONS, selon lequel « des baisses caractérisent les prix des ?ufs (-14,4%) et ceux des poissons (-15,1%). » « Corrigé des variations saisonnières, l'indice des prix à la consommation enregistre, pour ce mois de juin 2018, une hausse de 1,3% par rapport au mois écoulé », précise l'ONS, qui explique qu' « au mois de juin 2018 et par rapport au même mois de l'année 2017, la croissance des prix à la consommation est de 6,5% ». Quant au rythme d'inflation annuel (juillet 2017 à juin 2018/ juillet 2016 à juin 2017), il s'est établi à +4,6%, selon l'ONS.
Par ailleurs, et toujours au mois de juin, qui a coïncidé avec les deux dernières semaines du mois de Ramadhan, les prix des produits agricoles ont enregistré une hausse de +3,2%, traduisant une hausse de 6,6% pour les légumes, de 9,6% pour la viande de poulet et de 22,6% pour la pomme de terre, ajoute l'ONS, selon lequel des hausses modérées sont, également, observées pour les viandes rouges (+0,5%) et les fruits (+0,2%). Le gouvernement prévoit, dans la loi de Finances 2018 une inflation moyenne de 5,5%, soit une hausse généralisée des prix, et, surtout, un des effets directs du recours au financement non conventionnel, une trop grande masse fiduciaire en circulation sans contrepartie.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)