Algérie

Fruits et légumes : les prix ont un nom



Les prix des fruits et légumes n'arrêtent pas de grimper et bien malin celui qui nous dira où s'arrêtera la flambée. Quand les viandes rouges deviennent inaccessibles... pendant le Ramadhan, parce que le reste du temps, il est normal qu'on n'en mange pas, la solution est toujours la même : inonder le pays par des importations impromptues. C'est censé rééquilibrer le marché, ramener les protagonistes de la surenchère à plus de... rahma dans les c?urs et permettre ainsi aux petites bourses de mettre du goût dans leur marmite. Ça, c'est en théorie et surtout dans la prétention politique. Dans la vraie vie, le «rééquilibrage» au présentoir se fait surtout dans... l'autre sens ! Souvent, l'Algérien peut retrouver dans son couffin le morceau de veau décongelé qui arrive d'Argentine. Et qu'il a payé pour le prix du frais et succulent b?uf d'Azazga ! Heureusement qu'on n'en est donc pas à importer des tomates, de l'oignon, des courgettes... Les prix sont là où ils sont mais on est à peu près sûr d'avoir des maraîchers de nos plaines. Enfin, ne parlons pas trop vite, ça peut inspirer quelque part, on ne sait jamais. Comme ce n'est pas encore le cas, louange à Dieu, il faudra quand même qu'on s'arrête aux autres «solutions». Parmi, celle-ci, il y en a une qui devient familière. Il s'agit de la «vente du producteur au consommateur». Elle n'a jamais fait ses preuves en termes d'efficacité mais elle est en vogue ailleurs et elle a l'avantage de créer une nouvelle petite... ambiance qui change de la routine ! Il y a des petits bonheurs qu'on n'a pas le droit de bouder. Pour le reste, il est clair que son impact par rapport à ses objectifs économiques est dérisoire. Pour cela, il y a deux raisons essentielles : la première est que son volume physique est insignifiant puisque dans le meilleur des cas, elle devrait couvrir les zones de production et leurs périphéries. La deuxième, qu'on semble ignorer, c'est que là où elle a été inventée, ses objectifs ne sont pas vraiment la baisse des prix mais plutôt l'achat solidaire avec les agriculteurs en détresse ou l'amélioration de la qualité de la vie du citoyen par une meilleure alimentation. Et chez nous, il n'y a pas que son volume qui est rachitique, il y a également sa durée dans le temps. Comme tous les... nuages d'été, elle ne peut être envisagée comme solution là où devraient s'imposer de vraies mesures, pérennes. Curieusement, il y en a une dont il n'est jamais question alors qu'elle devrait être de fait. À prix libres, jeu de la concurrence, on ne va pas réinventer l'eau chaude. Or, à chaque fois qu'il y a tension, à l'orée de chaque «cycle» traditionnel, on ressort les mêmes aberrations : mobilisation des contrôleurs des prix (!), ouverture des étals... d'Etat et maintenant la vente du producteur au consommateur. Et le «conseil de la concurrence» alors ' Il suffit pourtant de parcourir n'importe quel marché d'Alger, Mila, Aflou et d'ailleurs pour voir que la tomate, la patate, le navet... sont au même prix à tous les étals. Et ça, ça a un nom, Messieurs !S. L.


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