Algérie

FRUITS ET LEGUMES Des vertes et des pas mûres



Hier, aux hallescentrales d'Oran, les commerçants de fruits et légumes qui sont venuss'approvisionner étaient unanimes pour dire que les prix des légumes de saisonsont inabordables.Mis à part le casde la pomme de terre qui fait encore des siennes avec un prix dépassant toutentendement avec 52 dinars le kilo au prix de gros, les prix des autres légumessont inhabituels pour la même période de l'année. Les mandataires approchéss'accordent à dire que le spectre du mildiou est toujours présent et quecertains agriculteurs, ne voulant pas prendre de risques, ont abandonné cetteculture. Ce qui a eu des répercussions directes sur les plans de culture et parconséquent sur l'offre. Pour les autreslégumes, c'est encore une fois la tomate qui se fait désirer. Les prixpratiqués à l'intérieur des halles centrales varient entre 25 et 50 dinars, etce en fonction de la qualité et du calibre du produit. L'oignon d'avant saisonest cédé à 17 ou 20 dinars. Ce prix, même considéré comme élevé, est appelé àconnaître dans les jours à venir une importante baisse eu égard aux importantesquantités qui seront mises en vente. Les concombres sont cédés à 20 dinars,alors que la salade verte reste encore chère avec 20 dinars le kilo. Quant auxpetits pois et aux haricots verts, ils sont vendus respectivement à 28 et 38dinars pour le premier et jusqu'à 40 pour le second. A signaler que pour ceslégumes qui tirent à leur fin, leur rareté sur le marché est la causeprincipale de leurs prix inhabituels, notamment après la vague de chaleur qui asévi sur la région ouest du pays; un mandataire nous précisera qued'importantes quantités sont devenues inconsommables. Le poivron, qui est à sesdébuts, est vendu entre 65 et 70 dinars au prix de gros et on le retrouvejusqu'à 90 dinars le kilo dans les marchés de détail. Ce légume sera plusaccessible à partir de la deuxième quinzaine du mois en cours. Aux marchés dedétail, aux prix annoncés plus haut, il faudrait ajouter en moyenne 10 dinarsde marge bénéficiaire et 15 pour les marchands installés dans des magasins. Ace niveau, les prix pratiqués connaissent une légère baisse en fin de journée,comme c'est le cas au marché d'El-Hamri, qui devient du coup très fréquenté parles ménagères. Pour en savoirplus sur cette mercuriale plus pesante pour les budgets des familles, M.Mansouri, président de la Chambre de l'agriculture de la wilaya d'Oran,explique que cette situation est due au principe sacré de l'offre et de lademande. En revanche, certains économistes renvoient cette fluctuation des prixencore une fois à l'incohérence du circuit de commercialisation des fruits etlégumes, qui fonctionne sans instruments de régulation tant au niveau des plansde culture, qui ne sont plus définis par les besoins de moins en moinsmaîtrisés, que par rapport à la présence d'agents informels spécialisés dans laspéculation et qui font réguler le marché selon des objectifs purementmercantiles. Cette optiquesemble être la mieux indiquée, car parler encore de faiblesse de production esten soi un échappatoire et une autre manière de dévaloriser tous les effortsentrepris dans le cadre du FNDRA, efforts qui se sont traduits par une positionconfortable en assurant relativement l'indépendance dans le secteur descultures maraîchères, au point que certains produits nationaux ont fait leurentrée, certes timide, dans le marché européen. Ceci étant, la faille résidetoujours dans l'opacité d'un système de commercialisation qui échappe à touterégulation.


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