Au sortir d'un Ramadhan plus ou moins normal en termes de disponibilité et de prix des produits de large consommation, les Algériens ont eu droit à des comportements très négatifs de la part des commerçants, du moins pour ceux qui ont ouvert, qui ont augmenté les prix de presque tous les produits de manière éhontée. L'Aïd, cette année, ayant été fêté mardi, c'est à un très long week-end que nous avons eu droit, qui s'est étalé du mardi 1er jour de l'Aïd jusqu'à samedi, sans que les produits agricoles, très demandés, aient fait l'objet d'un approvisionnement régulier et suffisant, en plus des autres produits que les distributeurs n'ont commencé à livrer qu'à partir de samedi.Cette absence d'approvisionnement a entraîné une tension très forte sur la demande des ménages, tension exacerbée par le comportement d'une partie de la population qui achète n'importe quoi à n'importe quel prix. Un tour au marché nous renseigne sur la situation puisqu'à peine la moitié des commerçants ont ouvert avec des légumes en perte de fraîcheur, à des prix exorbitants et en quantités insuffisantes. Ainsi la pomme de terre est passée en deux jours de 45 à 60 et 70 DA le kilo, l'oignon de 35 à 70 DA et plus, la tomate de 50 à 100 DA et plus alors que les carottes, la betterave, le navet, les aubergines et les courgettes sont proposées à partir de 100 DA le kilo après que leurs prix soient restés assez abordables durant le mois de Ramadhan, entre 25 pour la courgette et 40 à 50 DA pour les autres légumes.
Sans oublier les poivrons qui sont passés de 80 à 140 DA, idem pour les piments, la salade qui coûte à partir de 120 DA, les haricots rouges à écosser qui dépassent la barre des 250 DA le kilo ainsi que les verts qui sont proposés à partir de 150 DA, tout cela pour une qualité médiocre alliant le manque de fraîcheur à un calibre des plus petits.
Pour les fruits, c'est la même tendance qui a été enregistrée mais seulement pendant les quatre premiers jours car avec la chaleur les agriculteurs sont obligés de cueillir les fruits au risque de les perdre, ce qui a fait entrer de grandes quantités de pêches et d'abricots sur le marché et dont les prix sont passés de 250 DA durant ces quatre jours à 150 et jusqu'à 70 DA à partir de samedi. Par contre, la pastèque et le melon n'ont pas encore connu de baisse des prix restant quand même entre 50 et 70 DA le kilo selon les endroits et la qualité. La banane, dont de très grandes quantités ont été introduites sur le marché car ayant atteint un degré de murissement avancé, est proposée à partir de 220 DA jusqu'à 250 DA le kilo. Les cerises sont toujours hors de portée entre 400 DA le kg pour la qualité plus que médiocre et 700 DA pour les meilleures. Les dattes sont toujours vendues entre 550 et 850 DA le kilo avec un fardage qui vous fait acheter toutes les qualités en même temps pour un prix très élevé.
Il reste toujours que le comportement des citoyens joue un rôle dans l'augmentation irraisonné des prix de ces produits puisqu'ils achètent des quantités astronomiques à des prix très élevés sans retenue. Les commerçants, de leur côté, profitent de l'occasion et chacun, à son niveau, prend une marge bénéficiaire trop élevée tout en chargeant les autres. C'est une véritable révolution qui doit être menée pour mettre fin à ces pratiques devenues normales en Algérie et qui grèvent dangereusement le portefeuille des citoyens qui se trouve déjà en perte de vitesse. D'ailleurs lors du calcul de l'inflation par les services concernés, ces augmentations cycliques et répétitives devraient être prises en compte pour éclairer l'opinion publique.
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Posté Le : 10/06/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Tahar Mansour
Source : www.lequotidien-oran.com