Algérie

Fronton : Qui peut le Mois...


Il y a dix jours s’achevait le Mois du patrimoine, précieux à plusieurs titres et d’abord par le caractère extraordinaire de sa naissance.
Il est, à notre connaissance, la seule manifestation, à la fois institutionnelle et citoyenne, que le Maghreb ait pu imaginer, mettre en place et développer en dépit des vicissitudes de cet ensemble. Créé en 1993 par les ministres maghrébins de la Culture, sur proposition des archéologues des pays concernés, son exemple reste inégalé dans les autres domaines ; l’économie (où est passée la Foire maghrébine '), le sport (qui se souvient de la sélection maghrébine de football qui avait battu l’AC Milan lors de l’inauguration du stade du 5 Juillet '), etc. C’est donc une bonne chose que le patrimoine – ici consolateur –, vienne rappeler que le Maghreb est d’abord un continuum culturel. Le Mois du patrimoine existe donc depuis 18 ans dans notre pays et chez nos voisins. En retranchant les noires années qui ont frappé l’Algérie, on peut relever que cette manifestation n’a été prise en charge que dans les années 2000 et, notamment, en 2009, avec un lancement exceptionnel. Pour cette année, les institutions patrimoniales ont assurément redoublé d’efforts et d’initiatives. Presque tous les musées et sites se sont mis de la partie, avec des actions parfois remarquables. Le public y a répondu de manière assez enthousiaste. Mais l’absence d’une campagne nationale de promotion a, sans aucun doute, limité le bel élan. Le thème choisi, «Patrimoine et société de proximité», s’est ouvert sur un appel du ministère de la Culture en direction des associations œuvrant à la sauvegarde et à la promotion du patrimoine, un appel qui mériterait maintenant une rencontre nationale et la mise en place de mécanismes de partenariat locaux et nationaux. Dans la foulée, a été annoncé un nouveau statut des musées qui devrait leur accorder plus de respiration et de souplesse. Mais des précisions et des échéances sont attendues pour donner corps aux espoirs suscités et contredire les découragements accumulés.
En tout cas, presque partout en Algérie, les musées et quelques associations ont exprimé une volonté et un potentiel. Parmi les nombreuses actions relevées, on peut citer celle du musée Zabana d’Oran qui s’est offert de très bonnes affluences, grâce notamment aux institutions scolaires des wilayas limitrophes. Mais comment expliquer, par exemple, que les écoles et lycées de l’Algérois, disposant à proximité du plus grand nombre de musées, soient si timorés sur ce plan ' Ont-ils moins de moyens ' Leurs académies sont-elles réfractaires aux sorties pédagogiques ou au patrimoine ' Enfin, si l’on doit féliciter les efforts entrepris, peut-on demander aux musées et sites une chose très simple : afficher sur leurs entrées, leurs sites internet et tous supports, les jours et les horaires d’ouverture actualisés ' Qui peut le Mois peut le moins.
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