Algérie

Fronton



Fronton
Dernièrement ? et c'est triste ?, c'est une panne de parabole qui m'a conduit à revoir la Télévision nationale. Celle que l'on appelle encore l'Unique alors qu'elle ne l'est plus depuis longtemps, bien qu'elle demeure unique en son genre.Celle que l'on aime détester quand on lui doit quand même de bons moments, parfois magiques comme Télé-Ciné-Club d'Ahmed Bedjaoui, ou les films de l'Inspecteur Tahar. Des films à gogo, ne l'oublions pas, et des matches de foot en veux-tu en voilà, même qu'on pouvait suivre gratuitement ceux de l'équipe nationale sans vendre son âme à un opérateur étranger à des milliers de km de Zelfana. Il y a eu aussi cette période tellement unique qu'on doute qu'elle ait été, lorsque la télé était dirigée par Abdou Benziane auquel les récentes Journées Cinématographiques d'Alger ont rendu hommage.J'ai donc branché ma petite antenne hertzienne fabriquée en Algérie au siècle dernier et gardée par passion muséologique : socle en bois, V en métal blanc, câble à l'ancienne. Eh bien, ça marchait ! L'ex-Unique, alias la Terrestre, s'est ouverte à moi comme les images de la première projection de cinéma au monde à Paris en 1895.Je tombe en plein «Alhan oua Chabab». Rabah Driassa présidait le jury. J'ai eu peur un moment que le temps se soit arrêté au Boulevard des Martyrs dans un vortex de troisième dimension. Mais le vieux chanteur, bon pied, bonne oreille, s'en tirait bien, un peu longuet dans ses interventions mais sympathique et parfois émouvant comme lorsqu'il évoqua le chanteur-martyr Ali Maachi. A ses côtés, la sémillante Rym Hakiki et le brillant Djamel Laroussi.Rien à voir avec l'émission d'antan. Décors bien conçus. Orchestre talentueux sous la direction émérite de Farid Aouameur. Présentatrice cool. Et des professeurs de musique qui encadrent les élèves, car l'émission est désormais une école. Quant aux candidats, venus de tout le pays, ils dégageaient une image énergique et décontractée. On sentait leur enthousiasme, leur application, leur trac aussi et un potentiel énorme dans le répertoire ancien ou contemporain.Comme ce duo de filles qui s'est éclaté en interprétant Roar de Katy Perry à me faire rugir de joie. Ce n'est pas encore le top mais on avance, la pire des maladresses étant cette overdose d'effets lumineux et chromatiques quasiment aveuglants. Le lendemain, retour à l'Unique où je suis tombé sur une autre émission de musique, «Studio Live», bel espace de découverte de la nouvelle scène musicale. Une animatrice attentionnée présentait le groupe Babylone en pleine ascension, l'étonnante chanteuse Hind, passionnée de jazz et de bossa nova, et un nouveau chanteur marocain, Hamid Hadri.Bon, je vais bien finir par trouver le réparateur de paraboles du quartier, lequel a du suivre des cours avancés de camouflage chez le plombier. Mais quelque chose me dit que je retournerai sur l'Unique, au moins en musique.




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