Algérie

Fronton



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Eh bien revoilà Art & Lettres avec les premières pluies d'automne. Vous nous avez manqué et nous espérons la réciproque. Durant cet interminable été, écrasant de torpeur, nous avons pu quand même nous rafraîchir l'esprit en enregistrant deux records éligibles au Guinness Book. Le premier, signalé par plusieurs confrères, est que nous sommes devenus le premier peuple de l'histoire à lancer des feux d'artifice en plein jour. Serions-nous atteints d'une forme inconnue de daltonisme, à moins que ce ne soit une achromatopsie cérébrale (que Dieu nous protège) due à une lésion du cerveau 'Le second, c'est que nous devrions avoir le plus grand tapis du monde, 10 000 m2 d'un seul tenant pour la Grande Mosquée d'Alger, un cadeau de l'Iran. Comment fera-t-on pour le laver ' Le mystère reste entier. La mosquée de Sidi Okba, près de Biskra, la première construite en Algérie, comportait dans le prolongement de ses poteaux, des surélévations au sol d'une dizaine de centimètres. Leurs délimitations permettaient d'insérer exactement des tapis de la région tout en évitant aux fidèles de se trouver dans l'axe d'un pilier.Au XXe siècle, d'ignorants zélés, se pensant plus avisés que les architectes d'Okba Ibn Nafaa avaient comblé de béton les dénivelés. Il avait fallu la vigilance de l'architecte André Ravéreau, élevé au rang d'Achir de l'Ordre du Mérite national en 2012, pour mettre fin à cette aberration.Mais l'image qui m'a le plus rafraîchi en cette rentrée est celle de ce petit écolier sortant de l'école. Savez-vous ce qu'il faisait ' Il croquait une pomme. Je n'ai pas compris mon propre étonnement jusqu'à ce que je me souvienne de l'horrible armada de pâtisseries, confiseries, chips, chewing-gum et autres délices qui se déverse chaque jour sur nos enfants et prépare de futurs records de diabète.Cela dit, parlons de ce numéro. Walid Bouchakour a rendu visite aux éditeurs pour dresser un premier panorama des publications littéraires de la rentrée, en attendant d'autres sorties d'ici le prochain SILA (29 octobre au 7 novembre) dont ce sera la vingtième édition !Pour sa part, Mohammed Kali a assisté pour vous aux répétitions d'une chorégraphie sur la reine antique Sophonisbe, personnage emblématique de l'histoire numide et carthaginoise.Il fait parler son créateur, Slimane Habès (page 14) et, de là, constate que pas moins de huit productions théâtrales programmées dans l'événement «Constantine 2015, capitale de la culture arabe» portent sur cette période et sur ce personnage. Un record aussi qui, comme les autres, amène des questions. Il nous livre donc son point de vue en introduisant la problématique du rapport entre l'art et l'histoire. Il nous suggère enfin que faire de l'art sur l'histoire quand celle-ci n'est pas assez connue ou maîtrisée est un record inaccessible. Mais bon, réveiller nos neurones demeure encore à notre portée.




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