Algérie

FRONTON



FRONTON
Les fleuristes et restaurateurs doivent se frotter les mains en prévision des recettes qu'ils devraient faire demain pour la Journée internationale de la femme. Grand bien leur fasse. Après tout, ils exercent de plaisantes professions dont la prospérité est censée indiquer, du moins en partie, le bonheur d'une société, lequel est toujours relatif, on ne le sait que trop.Il est sûr que les femmes ne sont pas toujours à la fête ! Les hommes non plus d'ailleurs, beaucoup moins cependant que leurs compatriotes du sexe que l'on disait «opposé». Le débat à l'APN, cette semaine, sur la réforme du code pénal a relancé la question des violences à l'égard des femmes.Au moment où j'écris, nous ignorons sa véritable issue, faute de pouvoir lire encore les articles amendés. Mais les informations précédant le vote des députés ont souligné l'ampleur et la gravité du phénomène avec, en plus du traumatisme des victimes (jusqu'au décès), les dommages collatéraux sur l'harmonie familiale, et d'abord sur l'équilibre des enfants. Finalement, défendre les femmes n'est pas une lubie féministe mais une défense globale de la société et de l'ensemble de ses membres, quels que soient leurs sexe, âge et conditions.Plus sereinement, nous pouvons aussi observer que les Algériennes avancent, de moins en moins enclines à supporter le machisme, version dénaturée de la redjla conçue par nos aïeux comme chevaleresque. Elles avancent nos s?urs, avec des performances scolaires et universitaires révélatrices et la découverte de métiers nouveaux pour elles. Ceux qui battent leurs épouses et prennent l'avion ou le métro devraient s'aviser de savoir qui conduit l'engin et veille à les faire arriver à destination?Le monde de la culture connaît la même offensive de charme et de talent. Même si le développement de nos arts laisse encore à désirer, les femmes s'y affirment vaillamment. S'agissant du théâtre, le festival de Annaba, en cours, a révélé leur présence et leur ascension. Idem pour les autres disciplines, comme les arts visuels ou le cinéma. Les femmes ne sont plus seulement comédiennes, scripts ou costumières, mais dramaturges, scénaristes, metteurs en scène, productrices, organisatrices... Et, dans les lettres, elles ont apporté quelques-unes des belles pages qui expriment l'Algérie, de plus en plus d'ailleurs dans la jeune littérature de langue arabe.En hommage à cette avancée, et un mois après le décès d'Assia Djebar, nous offrons à lire à nos lectrices (bien sûr aussi à nos lecteurs) un autre texte inédit de celle qui fut une ambassadrice émérite de la mémoire et de l'affirmation d'un génie algérien qui existe bel et bien, même si des cargaisons de bêtise quotidienne viennent nous en faire douter parfois. Ce génie-là, si merveilleux et rebelle, déroutant parfois, ne saurait exister sans le principe universel de fécondité qui associe les deux sexes.




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