Algérie

Fronton



Fronton
Il habite la cour de mon immeuble. Je ne sais pas qui lui a délivré un jour une attestation de logement, mais on ne saurait le soupçonner d'avoir bénéficié d'un piston ni d'être un indu-occupant, espèce que l'on ne retrouve que chez les humains.Un mimosa n'a pas besoin de justificatif pour occuper un espace. Il ne peut être là que par la force de l'évidence, l'irrépressible pulsion de la nature, une grâce divine octroyée à tous ses semblables avec lesquels il doit se rire de notre savante ignorance. Qu'on en juge, dixit Wikipédia : «Par un étrange télescopage entre les noms vernaculaires et les noms scientifiques, il existe une confusion dans les appellations de trois genres : les genres Acacia, Robinia et Mimosa. En effet, l'espèce appelée Mimosa dans le langage courant a pour nom de genre Acacia, alors que ce que nous appelons Acacia est en fait du genre Robinia. Quant aux espèces portant le nom de genre Mimosa, nous les appelons plutôt sensitives». Allez comprendre quelque chose !Ici, personne ne se souvient de l'arrivée de cet individu. Etait-il graine ou arbuste ' Avait-il été poussé par le vent ou planté délibérément ' Qu'importe ! Aujourd'hui, il est là, arbre imposant de lumière, haut de six mètres. Plutôt discret au long de l'année, il devient majestueux à l'orée du printemps, offrant son apothéose de confettis jaunes comme une sorte de vitamine C visuelle. Il est là et, comme le cancre de Prévert, il se moque de tout : du deuxième bureau, de la troisième dimension, du quatrième mandat, du cinquième amendement, du sixième sens, de la septième merveille, etc. Même les étranges avions malaisiens ne le perturbent pas dans sa mission d'annonciateur de la plus belle des saisons. Car, comment saurions-nous avec assurance que le printemps est arrivé en ces temps de dérèglements climatiques et autres 'Ce cher voisin vient ainsi me rappeler qu'aujourd'hui même, dans le magnifique village de Toudja, au-dessus de Béjaïa, a lieu la cinquième édition de la Fête de l'Eau. Organisée par la commune, le mouvement associatif local, les Amis du Musée de l'Eau et l'association Gemihab, cette célébration de l'élément naturel le plus précieux qui soit est l'une des plus belles initiatives de l'Algérie indépendante et je mesure mes mots, la grandeur ne correspondant pas toujours à la taille. Pour preuve, une goutte d'eau ou une fleur de mimosa, atomes de beauté aux déflagrations vitales... Cette année, le thème choisi, «Chemins d'eau», sera abordé parallèlement à l'hommage à M'hand Kasmi, l'un des fondateurs du Musée de l'Eau auquel les éditions Arak consacrent un livre intitulé Une voix puissante et fraternelle. C'est la première fois que le rendez-vous de Toudja se tiendra sans lui. Vous savez, il ressemblait tellement à mon cher voisin : bien campé sur ses racines, les branches déployées, semant ses boulettes dorées à tous vents !




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