Algérie

Fronton



Fronton
Unique et secrète «Nedjma» de Kateb Yacine, parfumée de jasmin et d'épopée. Magnifique «Salammbô» de Gustave Flaubert en ses terribles destins carthaginois.Brûlante et fatale «Carmen» dans l'opéra de Bizet et le film de Cecil B. De Mille. Grandiose et tragique «Hizia» de notre barde Benguitoun. Emouvante «Scapigliata» de Léonard de Vinci, en sa splendeur inachevée. Sémillante «Abla» de l'Arabie profonde et de l'amour universel? Combien d'écrits et d'?uvres d'art ont pour titre des prénoms de femmes ' Des dizaines, voire des centaines, dans l'histoire de l'expression humaine. C'est que la femme a profondément inspiré les créateurs de tous poils.Certaines féministes ont pointé du doigt le fait que nous devons cela à la longue mainmise des hommes sur les arts. Si l'on peut regretter qu'il n'y ait pas eu plus de poétesses, telle la princesse andalouse Wallada ou la mystérieuse lyonnaise Louise Labbé, on ne peut nier le grand bonheur de cette créativité masculine autour de la femme sans laquelle le patrimoine serait bien aride. En d'autres termes, si le roman «Yacine», écrit par une certaine Kateb Nedjma, n'a pu voir le jour, il n'y a pas de raison, non plus, de se plaindre de l'inverse. Mais les choses ont bien changé. Aujourd'hui, les femmes sont fortement présentes dans les arts du monde. Dans le lot, l'Algérie n'a pas à rougir. Le Festival des femmes productrices de théâtre, dont la 3e édition s'achève aujourd'hui à Annaba, a signalé encore leur émergence. Elles jouent dans les pièces mais, de plus en plus, elles en écrivent et en montent. Dans la nouvelle génération de bédéistes algériens, un spécialiste belge remarquait que les filles représentent plus de la moitié des effectifs quand, en Europe, elles demeurent minoritaires. Au cinéma, plusieurs noms de réalisatrices sont apparus, venant fleurir les génériques. Que dire alors du chaâbi, art masculin s'il en faut ' Depuis quelques années, on a vu y apparaître quelques interprètes féminines, gazelles courageuses et pionnières, comme évadées du hammam du vendredi. Idem dans les arts plastiques où elles bousculent gentiment leurs pairs mâles sur les cimaises. Idem encore dans la littérature où, de plus en plus souvent, le «je» dévoile un «elle».Bien sûr, de l'une à l'autre, tous arts confondus, les talents sont inégaux et la médiocrité rode ici ou là. A égalité avec les hommes, ce qui prouve que les Muses ne sont pas sexistes. Mais comment ne pas saluer cette avancée, profitable aux arts et à la société ' Et s'étonner de la féminisation actuelle des grands noms de la musique andalouse, que nous révèle Fazilet Dif ci-contre, me rappelant un article que j'avais écrit dans les années quatre-vingts sur la chanteuse Nassima et que j'avais intitulé «Quand les cheikhs ont du charme». Bon, eh bien bonne fête à nos lectrices. Et bon courage aux femmes-artistes. Ou plutôt aux artistes-femmes.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)