Frontière entre région et régionalisme

Sellal, ces temps-ci, effectue plus de visites dans le sud du pays que dans d'autres régions. Lui-même, il reconnaît que nombre de projets économiques et de projets d'infrastructures vont être implantés dans cette région. Cela signifie que, consciemment, la région existe dans les esprits. Tant que cela est admis, et fait l'objet d'une approche positive, les revendications socioéconomiques se feront dans un cadre régional. C'est le concept de " régional " qui l'emportera sur le concept de " régionalisme ". Ce ne sera pas la subversion qui tracera la ligne frontière entre " régional " et " régionalisme ". Mais, et là il y a un mais, l'existence d'un tracé avec un possible basculement du premier vers le deuxième concept dépendra du traitement que concevra le gouvernement. Il vaut mieux reconnaître qu'il existe comme extrême position pour que soit désamorcée cette crise. Pourquoi cela devient une crise ' Bien des pays ont créé des régions à contour administratif centré à la fois sur le développement économique régional et la nécessaire prise de décision de proximité. C'est au plus près des populations que s'élaborent des politiques locales de développement et de meilleure prise en charge des préoccupations locales. De toute façon, la région existe dans tous les esprits et il faudrait prendre garde que cela ne se transforme pas en régionalisme. Le cheval de bataille pour une régionalisation sans régionalisme a été celui d'Ait Ahmed, qui proposa la création de la région sans régionalisme. Il avait averti qu'il faudrait passer vers un système de région positive qui se traduit par une décentralisation pour n'avoir pas à conjurer les menaces charriées par le régionalisme. La meilleure des politiques d'équilibre régional s'appelle la décentralisation au profit des régions. Surtout sur le plan économique. La région existe bien sur le plan militaire, pourquoi pas sur le plan administratif '