Algérie

Front uni contre le défi de Boko Haram



Front uni contre le défi de Boko Haram
Abuja accueille, depuis hier, une rencontre internationale pour relever le défi de Boko Haram, instituant, à la manière de l'EI en Irak, le califat islamique à Gwoza, une ville du nord-est, dirigé par Abubakar Shekau. Toute la région du nord-est nigérian risque de tomber dans l'escarcelle du mouvement terroriste qui a fait main basse sur les villes stratégiques de Gamboru Ngala et Brama, considérée comme la deuxième ville de l'Etat de Borno et située à 70 km au sud-est de Maiduguri, le berceau historique de Boko Haram. « Si Borno tombe, des territoires des Etats voisins de Yobe et Adamawa pourraient suivre », estiment des experts du Réseau sécurité Nigeria évoquant la contagion dans « des territoires camerounais frontaliers » où des combats font rage entre l'armée et Boko Haram. Une quarantaine de combattants islamistes, qui tentaient de franchir « le pont de Fotoko », frontalier de la ville conquise de Gamboru Ngala, ont été tués. Dans un scénario similaire à la progression de l'EI, Boko Haram rêve de consolider l'un arc de cercle du nord-est au sud-ouest de Maiduguri, où le couvre-feu a été étendu de 19h à 6h du matin (18hà 05hGMT), pour empêcher une « infiltration des insurgés », selon l'armée. La menace régionale légitime le front commun pour la mise en ?uvre des décisions prises au sommet de Paris, tenu en mai, et faire le point sur « l'aide internationale » promise pour combattre l'insurrection islamiste. A Abuja, le conclave des ministres des Affaires étrangères du Nigeria, du Bénin, du Cameroun, du Tchad et du Niger est conforté par le soutien des organisations régionales, comme la Cédéao (Organisation de l'Afrique de l'Ouest) et l'OCI (Organisation de la coopération islamique), et des pays occidentaux représentés par les délégués américains, français, britanniques, chinois et canadiens. « Le terrorisme et le crime organisé nous obligent à mener une action commune », a insisté le président tchadien, Idriss Déby, en sa qualité de président du Conseil de paix de l'UA, lors d'un sommet contre la menace sur la sécurité en Afrique. Un appel a été lancé par le directeur des renseignements extérieurs kenyans, Chris Mburu, exhortant les pays africains à « travailler ensemble, regrouper leurs ressources, partager leurs renseignements et leurs informations afin de relever le défi ». Car, face à « l'ampleur et la sophistication » des attaques de Boko Haram - encore une similitude avec les énormes moyens de l'EI - la coopération occidentale, promise en matière d'envoi de spécialistes du renseignement et d'avions espions au Nigeria, est restée lettre morte. Elle fait, plutôt, les affaires de Boko Haram mieux équipé et mieux prédisposé pour monter en puissance dans une guerre conventionnelle qui dessert l'armée nigériane impuissante à enrayer la marche triomphale du mouvement terroriste aux portes du Cameroun.




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