Algérie

Front social : ça urge ! Reportage : les autres articles



Front social : ça urge !                                    Reportage : les autres articles
Un conflit à 200 km, une saison touristique qui s'annonce mal, AQMI qui se signale de temps à autre par des attaques spectaculaires'
Les retombées de la situation sécuritaire sur le front social risquent d'être désastreuses dans la région, préviennent plusieurs cadres rencontrés à Djanet. «Il est clair qu'avec les effets négatifs de ces facteurs sur le tourisme, le chômage va augmenter», avertissent plusieurs citoyens. Pour ce fonctionnaire de l'éducation, il y a lieu de s'inquiéter à propos des velléités de voir les réseaux de trafic d'armes et de contrebande proliférer dans la région et «recruter» à Djanet. «Nous sommes dans une situation de vulnérabilité extrême, avec un pays entier effondré à nos frontières», dit-il. Quand on sait que l'Algérie partage avec la Libye une frontière de 980 km située pour l'essentiel en plein Sahel, ces avertissements sont à prendre très au sérieux.
«Il y a un virus qui menace la population de la wilaya d'Illizi, et si les autorités ne se pressent pas pour y faire face, ça risque de constituer un grand danger pour nous», poursuit ce fonctionnaire. «On ne veut personne nous ramener le virus des armes chez nous. Si on veut dissuader les jeunes d'aller dans cette direction, il faut agir et vite ! Le tourisme a périclité. On est dans une zone ultrasensible. C'est une région frontalière avec le Niger, le Mali, la Libye. Ce sont autant de brèches qui peuvent faire rentrer tous les virus. Qu'est-ce qui peut aujourd'hui empêcher un chômeur d'aller se livrer à du trafic d'armes ' Il faut que l'Etat intervienne en urgence sur le front social à Djanet. C'est son meilleur antivirus.» Un cadre de la santé abonde dans le même sens : «Nous sommes dans une wilaya pétrolière et gazière et, pourtant, le chômage est très élevé à Djanet, la pauvreté bat son plein, la vie est chère. Ce n'est pas normal !»
L'on nous a fait part, également, de l'épisode qui a jeté l'émoi à Djanet lorsque des jeunes ont tenté de mettre le feu au tribunal après que le procès d'un groupe de citoyens ait tourné à l'émeute. Ils devaient être jugés pour trafic de carburant aux frontières. A ce propos, un Libyen, rencontré au poste frontière de Tinalkoum, nous a affirmé qu'il avait payé un bidon de 20 litres d'essence à 5000 DA. A notre passage, les murs du tribunal étaient fraîchement repeints et des policiers montaient la garde autour du bâtiment avec une vigilance redoublée. «Ils ont raison de se soulever», lâche un citoyen. Et d'ajouter : «Si on veut éliminer la contrebande, qu'on leur donne du travail ! Pourquoi s'empresse-t-on de juger de jeunes chômeurs qui n'ont que ça pour vivre, alors que la même justice ferme les yeux sur les agissements malsains de notabilités locales et de leur progéniture '».


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