A la veille de la commémoration du 1er Novembre, le Front de libération nationale n'avait toujours pas arrêté, dans un scénario où toutes les cartes étaient brouillées, d'entretenir et de perpétuer l'image picaresque de cadres et militants s'évertuant à fourbir leurs armes dans les différentes strates qui constituent l'appareil.Entre redresseurs d'hier et d'aujourd'hui, redressés de la même période et les attentistes de toujours en quête du retour à la raison collective et bien entendu d'une hypothétique légitimité, les lignes de démarcations sont plus que confuses. Qui redresse qui ' La question est ardue et les réponses encore plus absconses pour ne pas dire indéchiffrables. De redresseur en chef, le secrétaire général du Front est la cible (é)mouvante de sa fratrie et se défend comme il peut en pointant du doigt une ou des mains extérieures à la formation qu'il dirige.Les lézardes dans le plus ancien parti politique du pays et les successives expériences qui y sont menées intérieurement depuis l'avènement de la démocratie sont telles que des voix non partisanes et même partisanes n'arrêtent pas d'exprimer avec insistance le souhait de le soustraire à toutes les violences qui lui sont faites.Le premier secrétaire prêche dans un désert et, sans nul doute, feint de ne pas le savoir, estimant flatter la fibre nationale des militants d'une part et le reste des Algériens qui ont connu la dramatique période coloniale en insistant sur l'obligation de la France de reconnaître ses crimes et surtout, excusez du peu, qu'elle exprime son pardons, d'autre part. Autre carte sortie du gibus, cibler cette fois-ci les autres catégories de la population et plus particulièrement les jeunes, en revendiquant la paternité des réformes politiques décidées par le chef de l'Etat et dans la foulée rouvrir le fonds de commerce inusable qu'est le 1er Novembre pour recapitaliser son crédit.Or, «la jeunesse ne se reconnaît pas dans le FLN actuel», considère Nacer Boudiaf, citant son défunt père, «l'ennemi d'hier est celui d'aujourd'hui». En réalité, la jeunesse ne s'est jamais reconnue en le Front de libération de nationale, exception faite de ceux encartés, par obligation ou par intéressement, dans les organisations de masse et autres satellites d'un parti alors fort d'une expansion obtenue par décret et une sourde oppression. Histoire de mettre tout le monde d'accord, il serait honnête de souligner que les jeunes en ce 1er Novembre et dans leur quasi-majorité, ces jeunes tant courtisés accueillent cette journée non pas comme une halte historique à la portée lourde de sens pour beaucoup de raisons, mais plus comme un jour de repos supplémentaire pour ceux qui ont le privilège d'avoir une activité quelconque sinon une occasion pour ceux qui n'ont pas d'occupation de rencontrer ceux parmi leurs amis qui en ont d'activité.Pour cette formidable masse, il importe peu qu'au FLN on se déchire, s'entredéchire et n'est-ce pas là justement l'un des arguments les plus convaincants pour ravaler ladite formation politique au musée de l'histoire comme ne cessent de le suggérer d'aucuns. Ah ! Que voilà une bonne idée : mettre au rebut enfin et définitivement l'éternelle question de la légitimité révolutionnaire au lieu de la perpétuer en créant par hybridation de nouvelles organisations de masse en total décalage, et plus encore en flagrante déconnection avec les idéaux pour lesquels des milliers de jeunes notamment ont donné leur vie entre 1954 et 1962, voire même après.
A. L.
Posté Le : 01/11/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Lemili
Source : www.latribune-online.com