Fronde à l'APC de Béjaïa

Les élus ont affirmé que l'APC de Béjaïa s'apprêtait, dimanche, à délibérer dans une nouvelle séance extraordinaire de l'Assemblée populaire pour répartir une enveloppe financière totale de 274 milliards de centimes, dans des conditions particulières, qui suscitent moult questions.Ils sont 13 élus de l'APC de Béjaïa - la 14e s'est retirée du groupe - à s'opposer à la tenue d'une séance extraordinaire de l'APC de Béjaïa, tenue dimanche, en vue de l'adoption d'un budget supplémentaire.
Les élus en colère déplorent le fait qu'elle soit tenue "sans que l'on ait tenue compte de la pandémie", qui frappe durement la wilaya. Et ils l'ont fait savoir dans une déclaration rendue publique dimanche 29 novembre.
L'objectif des signataires de ladite déclaration est attirer l'attention de "l'autorité habilitée", mais aussi celle de l'opinion publique sur ce qu'ils qualifient de "dérives de l'exécutif communal qui a procédé en vase clos à ces affectations" en faisant peu de cas de "la tragédie sanitaire qui frappe durement notre commune".
Et ils comptent revenir à la charge, à en croire l'un d'eux, Boualem Chouali en l'occurrence. Des propos confirmés sur son compte Facebook par son collègue Hamid Achour.
Dans leur document, ils ont affirmé que l'APC de Béjaïa s'apprêtait, dimanche, à délibérer dans une nouvelle séance extraordinaire, à répartir une enveloppe financière totale de 274 milliards de centimes, dans des conditions particulières qui suscitent moult questions. Ils ont mis en avant beaucoup de griefs comme "l'absence de propositions d'inscriptions de dons, au titre du coronavirus, au CHU de Béjaïa, qui de plus, aurait sollicité le concours de la collectivité en raison des besoins en moyens et équipements d'hospitalisation d'urgence comme les générateurs d'oxygène et moniteurs de paramètres vitaux".
Ils ont aussi reproché à l'actuelle équipe aux commandes de la mairie "la négligence des écoles primaires qui peinent à satisfaire les normes du protocole sanitaire en moyens et produits d'hygiène dont la fourniture relève de la responsabilité directe de la commune".
Mais aussi "l'indifférence vis-à-vis de la souffrance des citoyens, des familles endeuillées et le non-soutien aux malades pour leurs besoins de diagnostic, la non-assistance aux personnes vulnérables de l'hospice des vieux, ainsi que l'octroi de nouvelles rallonges budgétaires de subventions d'un montant de 10 milliards de centimes à des associations qui n'ont eu aucune activité après la distribution du mois d'octobre passé de 25 milliards de centimes faisant atteindre pour cet exercice un chiffre record totalement incompatible avec la situation de pandémie".
Ils ont déploré dans la foulée "l'annulation injustifiée, selon eux, de programmes d'équipement de pas moins de 204 milliards de centimes dont 133 milliards de centimes sont des propositions de l'année 2019, laissant poser des questions sur les véritables desseins de la suppression de projets de développement d'envergure, remplacés par des propositions sans aucun impact, et remettant entièrement en cause le contrôle de l'autorité de tutelle qui a validé et approuvé ces inscriptions".
Les élus frondeurs n'expliquent pas l'inscription des programmes d'ouverture et d'aménagement de voirie aux retombées jugées "incertaines sur le développement local" avant de désigner du doigt "l'absence de volonté pour satisfaire les préoccupations des citoyens dans le domaine des équipements collectifs et surtout des infrastructures scolaires dans de nombreux quartiers en souffrance."
Ils s'interrogent aussi sur une rallonge budgétaire de 5 milliards de centimes, allouée à un Etablissement public industriel et commercial (Epic) communal, qui n'a pas fini de susciter des interrogations et qui n'a même pas entamé l'enveloppe de 32 milliards déjà attribuée. D'où cette montée au créneau.

M. Ouyougoute