Algérie

Frida Kahlo, Ricardo Garrido et les autres



Tlemcen
De notre envoyé spécial Les trois pays sont présents à travers les journées culturelles organisées à la faveur de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Dimanche soir, les Mexicains étaient les premiers à lancer la fête en présence d’Eduardo Roldan, ambassadeur du Mexique à Alger, et Abdelhamid Benblidia, coordinateur général de la manifestation. La cérémonie d’ouverture a été marquée par le vernissage d’une exposition des photographies aériennes de Ricardo Garrido et des reproductions des toiles de Frida Kahlo. «Viva la vida» (Vive la vie) est le thème choisi pour les œuvres de Frida Kahlo. C’est également le titre de son dernier tableau peint avant sa mort, l’expression est écrite sur une tranche de pastèque. L’artiste a laissé pour l’éternité cette phrase : «J’espère que la sortie sera joyeuse… et j’espère bien ne jamais revenir». «Viva la vida», parce qu’on ne vie qu’une seule fois. Frida Kahlo présente la nature, les animaux et les fruits avec des variétés de couleurs. Durant toute sa vie, l’artiste a combattu la souffrance en disant qu’elle allait finir par gagner. Elle aimait les animaux. «Je crois que c’est une leçon pour les nouvelles générations. On doit protéger la nature car nous avons une seule terre», a expliqué Eduardo Roldan. Frida Kahlo, décédée en 1954 à l’âge de 47 ans, souffrait dès son jeune âge de la spina bifida, une malformation congénitale de la colonne vertébrale. Après un accident de bus en 1925, elle ne pouvait plus procréer. Restée pendant une longue période alitée à l’hôpital, elle devait apprendre la peinture en insistant sur l’autoportrait. C’était le début d’une courte mais riche carrière plastique. Son amour intense pour l’artiste muraliste Diego Rivera, rencontré en 1928, sera présent dans ses œuvres. Frida Kahlo avait même réalisé un tableau avec un visage doublé, une partie portant ses traits, l’autre celui de son mari, pour montrer la force de leur union. Une reproduction de cette œuvre peut être vue à Tlemcen. La difficulté de l’artiste d’avoir des enfants et le refus de vivre aux Etats-Unis (Diego Rivera avait été sollicité pour réaliser des peintures pour l’Ecole des beaux-arts de San Francisco) allaient également marquer sa démarche artistique. Frida Kahlo, qui a milité pour un temps au parti communiste du Mexique, avait accueilli, chez elle, à la célèbre Casa Azul (maison bleue, située à Coyoacan, au sud de Mexico), Léon Trotsky forcé à l’exil par le stalinisme. Frida Kahlo est probablement l’artiste peintre symboliste la plus illustre de l’Amérique du Sud et du Mexique. Durant toute sa vie, elle avait considéré «les natures mortes» comme «vivantes». Les pastèques, les oranges, les citrons et les melons étaient chez elle presque réels. Idem pour le singe et le perroquet qui l’accompagnaient dans ses moments de solitude et qui cohabitaient avec un cerf et un aigle. Ricardo Garrido, 34 ans, préfère regarder le monde d’en haut. Vivant entre l’Espagne et le Japon, il a pris part à plusieurs expositions de photographie où il montrait notamment le Tokyo underground et les beautés naturelles du Mexique. Les photos exposées à Tlemcen permettent de découvrir les rivages, les plages, les lacs,  les villes et les campagnes du Mexique. Le ballet Naucalé et le chanteur Umberto Bejarano ont animé la soirée avec des danses traditionnelles du nord et du sud du Mexique et des chants classiques et folkloriques dont le célèbre Bessame mucho. Le spectacle était basé sur la thématique du mariage. Les expressions chorégraphiques d’inspiration texane, irlandaise, écossaise, espagnole et même maghrébine étaient développées sur scène par des professionnels qui ont su transmettre toute la gaieté sud-américaine. Deux courts documentaires projetés avant le spectacle permettaient aux présents de découvrir l’économie et les facettes touristiques de la terre des civilisations maya et aztèque. «Le Mexique est la huitième puissance touristique au monde. Nous recevons 45 millions de touristes par an. Grâce à ce flux, le pays bénéficie d’entrées estimées à 15 milliards de dollars par an. Nous avons le tourisme balnéaire, culturel, sanitaire, religieux et d’aventure. Le tourisme est le secteur de l’avenir autant pour le Mexique que pour l’Algérie», a indiqué Eduardo Roldan. Il a expliqué que les 35 millions de Mexicains qui vivent aux Etats-Unis ont un pouvoir d’achat de 700 milliards de dollars. «Nous avons de bonnes relations avec eux», a-t-il dit, suggérant que le pays d’origine veut bien profiter d’une manière ou d’une autre de cette manne. Parlant de la présence musulmane et arabe aux Mexique, l’ambassadeur a estimé que son pays croit au dialogue des civilisations et à la liberté religieuse en évoquant la construction de deux mosquées sur des terres majoritairement catholiques.

 


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