Algérie

Frictions syndicales



Que A. Guellil, directeur de l'éducation, ouvre ses bras et son institution pour accueillir un syndicat, le Snapest en l'occurrence, et que du haut de sa tribune, aux côtés de Meziane Mériane, il clame haut et fort, et avec grandiloquence, son soutien au pluralisme syndical, cela ne peut signifier qu'une chose : le dialogue entre syndicats et institutions se porte bien. Cependant, cette proximité risque d'annihiler le caractère revendicatif des syndicats, les réduisant à un « Ugétéisme » de 3e âge. L'on reste alors pantois quand le même directeur de l'éducation, et juste au lendemain de cet accueil chaleureux, réserve aux syndicalistes du Cnapest une fin de non-recevoir et une bastonnade bien en règle ; cela ne peut tenir en réalité que de petits calculs et de la manipulation, tant ledit directeur n'est soucieux que de son image de marque et de sa propre promotion. Cette mésintelligence, faite de combinaisons sordides et de coups bas, caractérise, hélas, la nébuleuse syndicale et la confine dans des tiraillements de bas étage.L'éminent sociologue, Ali El Kenz, avait bien raison de déclarer, à propos de l'avènement des libertés syndicales que « cette liberté peut tourner sur elle-même et à vide, surtout si elle ne s'articule pas aux mouvements sociaux réels, si ces mouvements ne conviennent pas à la forme policée de la liberté et à l'action politique ». Si ce mouvement fait de frictions intersyndicales, par institutions interposées, arrive aujourd'hui à rationaliser ses actions et fait montre d'une bonne santé en évitant une réactivité primaire, violente et émeutière, il court néanmoins d'autres dangers en tournant aux alentours et à la périphérie douteuse de ces institutions, car il est dit que c'est au fronton même de ces dernières, et des sombres détours qui y mènent, que sont sournoisement teints les badigeons impersonnels et sans nom, de l'altérité. Pour rappel, lors de la dernière grève des syndicats de la santé, les adhérents d'un autre, déliquescent, (UGTA), étaient partagés entre un soutien exprimé timidement pour certains, et des coups bas bien assenés par d'autres, étonnant et à méditer !


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