Algérie

Fraude sur les importations industrielles : Des dispositifs ANSEJ-CNAC comme passerelle



Fraude sur les importations industrielles : Des dispositifs ANSEJ-CNAC comme passerelle
Après les produits dits de large consommation qui leur ont permis de se sucrer allègrement et en toute quiétude, bien des années durant, les «chasseurs» de bonnes affaires à l'import ont, ces derniers années, jeté leur dévolu sur un nouveau créneau qui rapporte tout aussi gros : les achats industriels dans le cadre des dispositifs Andi, Cnac et Ansej.En effet, rien qu'en 2014, grâce au procédé de la majoration, des pseudo-petits investisseurs (Andi) de Annaba ont tenté de transférer frauduleusement l'équivalent de près d'un millions d'euros. Pour les prétendus besoins de leurs projets, ils ont introduit, via le port, des machines et équipements industriels en fin de vie, autrement dit de la?. ferraille.
Mieux, s'indigne M. K., un inspecteur principal des douanes portuaires de Annaba, «très souvent, les containers que nous avions eu à inspecter s'avéraient être chargés de gravats et de blocs de pierre que des pseudo-investisseurs (Andi) ou encore des promoteurs Ansej-Cnac ont pris soin de couvrir par de prétendues machines industrielles neuves. Le comble de l'outrecuidance !» Flairant le filon, des jeunes promoteurs de micro-entreprises ont, eux aussi, opté pour les mêmes pratiques. N'était la vigilance des uniformes gris, ces fausses déclarations douanières auraient permis aux jeunes «entrepreneurs» et leurs «parrains» le transfert illicite de pas moins de 650 000 et 100 000 dollars. D'où l'appel insistant réitéré plus d'une fois par les services des douanes à l'adresse des responsables des trois agences de veiller à «procéder à des enquêtes très approfondies, et ce, préalablement à la validation des dossiers des souscripteurs aux deux dispositifs».
D'autant que, comme le soulignera Réda Mehafdi, chef d'inspection divisionnaire des douanes à Annaba, «dans un contexte de crise financière, il ne peut en être autrement que de lutter de la manière la plus rigoureuse contre toute pratique frauduleuse et toute tentative de transfert illicite des devises, cette forme de grande délinquance financière». Un appel qui semble avoir eu de l'effet, mais pas auprès de tout le monde, semble-t-il : pour l'Ansej, les déclarations à l'importation, dans le cadre du régime préférentiel et avantages fiscaux, qui étaient au nombre de 25 en 2014 et 24 en 2015, ont carrément disparu en 2016. Idem pour les importations industrielles Cnac : 15 en 2014 et 5 en 2015 contre une seule déclaration en 2016. Par contre, pour les importations Andi, la tendance du nombre de déclarations est à la hausse : 451 pour presque 22 milliards de dinars en 2014, 941 pour 21,7 milliards de dinars et 1172 déclarations totalisant près de 66,7 milliards de dinars en 2016 et portant en grande partie sur des équipements industriels «de pointe». C'est à croire que Annaba serait bien partie pour devenir la «Silicon Valley» algérienne !


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