Dans un bilan rendu public par les Douanes algériennes et concernant les
fraudes à l'importation pour les onze premiers mois de l'année en cours, il est
relevé que les pénalités douanières encourues par des acteurs du commerce
extérieur épinglés pour fraudes ont dépassé les 75 milliards de DA, un montant
supérieur à celui enregistré durant toute l'année 2010 et qui a été estimé à
59,2 milliards de DA.
Regue Benamar, le directeur du contrôle a posteriori
à la direction générale des Douanes, a précisé que le montant enregistré
jusqu'à la fin novembre dernier est appelé à augmenter. Au vu de l'ampleur du
phénomène de la fraude dans le commerce extérieur, le même responsable a tiré
la sonnette d'alarme en soulignant l'importance de ce bilan.
En 2010, il ressort que sur les 59,2 milliards de DA de pénalités
encourues par les fraudeurs, les infractions de change ont été estimées à 46,2
milliards de DA. Le même responsable explique cette hausse par l'embellie
financière du pays et la multiplication des projets de développement impliquant
des importations tous azimuts. Le reste des pénalités durant l'année 2010 ont
trait à la fraude commerciale comme la valeur des marchandises, leurs origines,
les espèces tarifaires, le détournement d'avantages fiscaux de leur destination
et l'utilisation de faux documents, a également fait savoir M. Regue. Ce dernier a estimé que ce phénomène peut être
maîtrisé par cette structure, créée en 2010, à travers la multiplication du
nombre de constatations d'infractions à la réglementation régissant le commerce
extérieur. Issue de la nouvelle restructuration des services douaniers, la
direction du contrôle a posteriori a lancé une nouvelle conception de lutte
contre la fraude, basée sur la programmation des contrôles suivant un système
de gestion de risque qui permet d'orienter les contrôles vers les opérateurs et
les opérations du commerce extérieur présentant un risque réel ou un potentiel
de fraude. «Néanmoins et malgré les avancées réalisées dans le cadre de cette
lutte, les pertes causées par les infractions de changes demeurent
considérables», a reconnu ce responsable qui a révélé que ces dernières peuvent
être cernées tout en s'abstenant à avancer une quelconque estimation. Le
constat de cette direction fait ressortir que la nature de la fraude la plus
préjudiciable dans ce cadre est l'utilisation des certificats de conformité de
produits de complaisance, a fait remarquer le responsable. Ainsi, des centaines
de conteneurs de produits contrefaits mais aussi de pièces détachées usagées et
de produits pyrotechniques ont fait objet de saisies par les services
douaniers, alors qu'ils avaient obtenu préalablement des documents justifiant
leur conformité, délivrés par les sociétés d'inspection étrangères avant leur
expédition vers le territoire national, a-t-il encore indiqué. Et d'expliquer
que «plus grave encore, ces marchandises interdites à la commercialisation, qui
se trouvent en situation d'abandon au niveau des enceintes portuaires et aéroportuaires,
ont toutes bénéficié d'une domiciliation bancaire dont les transferts, vers les
banques étrangères, ont été effectués préalablement».
Cette condition a été fixée en juillet 2009 par la Banque d'Algérie dans une
note réglementaire stipulant que l'octroi de la domiciliation bancaire aux
importateurs est conditionné par la présentation d'un certificat de conformité
du produit délivré par une société d'inspection étrangère.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 14/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : SC : Synthèse
Source : www.lequotidien-oran.com