Incertitudes. L'élection présidentielle française de 2017 ne sera pas tout à fait comme les autres. Elle se fera sans deux candidats ayant déjà exercé un mandat à l'Elysée. Le premier, Nicolas Sarkozy, qui, rejeté en 2012 par les électeurs français, vient de subir un deuxième camouflet des militants de son propre parti qui l'ont rejeté. Le second, François Hollande, plus digne, vient de renoncer à se représenter. Sa décision a été une surprise pour tous. Pour la classe politique dans son ensemble, mais aussi pour les Français de manière plus générale. Car c'est la première fois qu'un président de la Ve République renonce à un deuxième mandat. Ce n'est certainement pas l'envie de servir plus longtemps son pays qui a dû lui manquer. Les raisons sont ailleurs. D'abord, les divisions au sein de son propre parti, le PS. Ce qui ne lui assurait pas la majorité au cas où il se serait soumis à l'épreuve des primaires comme l'exigeaient la plupart des cadres de ce parti. En effet, le bilan de son quinquennat était trop critiqué par la droite, par les extrêmes, droite et gauche, et même par sa propre famille politique. Au cours de son discours annonçant son retrait, Hollande, qui a défendu son bilan, l'a clairement dit en adossant sa décision à «sa volonté d'éviter les divisions» avant d'appeler «les progressistes à l'unité». Il explique par là, également, son refus de contourner les primaires en se présentant directement devant les Français. Avec une forte probabilité de l'échec vu l'encerclement politico-médiatique qu'il subissait depuis des années. A vrai dire, depuis son élection. Plus précisément depuis son fameux discours du Bourget en janvier 2012 au cours duquel il avait crié que son «principal ennemi, c'est le monde de la finance». Un passage que les commentateurs évitent de rappeler dans leurs analyses sur la décision inédite de François Hollande. Seul Arnaud Montebourg, candidat aux primaires socialistes, l'a rappelé en septembre dernier. Il mesure si bien la portée d'un tel défi qu'il a abordé le sujet sur un ton qui se voulait teinté d'humour. «La finance, c'est comme le cholestérol, il y a la bonne et la mauvaise finance», avait-il déclaré. Une façon comme une autre de se positionner autrement et surtout de rappeler que la confrontation directe avec ce milieu était improductive. Ce fut l'erreur que François Hollande n'avait pas su éviter. L'autre erreur, avouée celle-là «j'ai pensé que la déchéance de nationalité pouvait nous unir et je me suis aperçu qu'elle nous menait à la division», a-t-il déclaré lors de son dernier discours. D'où le retrait du projet. Ceci dit, ce renoncement de Hollande plonge la scène politique française dans des spéculations sans fin. Deux candidats, Marine Le Pen et François Fillon, sont en place dans un même espace. Il manque le candidat d'un Parti socialiste qui, sans leader naturel, s'agite dans une grande débandade. Le tout «assaisonné» d'un Emmanuel Macron et d'un Jean-Luc Melenchon qui font, chacun, cavalier seul. La France, en état d'urgence, vit l'un des plus mauvais épisodes de son histoire!
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Posté Le : 03/12/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Zouhir MEBARKI
Source : www.lexpressiondz.com